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L'ultimatum lancé aux rebelles tamouls est arrivé à échéance

Alors que l'ultimatum des autorités sri-lankaises à la rébellion tamoule, acculée dans une zone de 15 km2 dans le nord-est de l'île, vient d'expirer, quelque 35 000 civils essaient de fuir le territoire aux mains de la guérilla.

L’ultimatum du gouvernement sri-lankais aux Tigres tamouls a expiré mardi. L’armée continue son offensive dans le nord-est du pays.

Alors que la communauté internationale fait part de son inquiétude quant à la situation humanitaire dans la région et appelle à un cessez-le-feu, l’armée sri-lankaise a affirmé que l’opération continuerait.

“Les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) n’ont pas répondu à l’appel du gouvernement de se rendre, donc nous maintenons l’offensive pour secourir les civils", a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée, Udaya Nanayakkara, peu après l’expiration de l’ultimatum.

Lundi, l’armée sri-lankaise avait lancé au LTTE un ultimatum : se rendre avant mardi midi, heure locale (06h30 GMT), ou faire face à un "assaut final". L’armée affirme que ses troupes sont désormais sur le point de vaincre les LTTE, un groupe de rebelles tamouls qui se bat depuis 1970 pour l’indépendance d’une partie de l’île à majorité bouddhiste.

"Des civils pris au milieu des combats”

À la suite de la dernière offensive, des dizaines de milliers de civils en fuite se sont retrouvés coincés dans les zones de conflit, provoquant l'inquiétude de la communauté internationale.

Des observateurs des droits de l’Homme affirment qu'ils sont coincés dans un territoire de 14 km2, sur la côte.

Pour Meenakshi Ganguly, spécialiste de l’Asie du Sud à l’ONG Human Rights Watch (HRW), la situation est grave.

“Quatorze kilomètres carrés, c'est une très petite zone et il y a des dizaines de milliers de civils encore là-bas, des civils pris au milieu des combats “, affirme-t-il.

Le gouvernement sri-lankais a déclaré que ce territoire ne serait pas une zone de combat. Mais, selon Ganguly, cette règle a déjà été violée par les deux parties.

"Le LTTE a tiré sur des personnes qui ont tenté de s’échapper de la zone de non combat, déclare Ganguly. Et l’armée sri-lankaise les a bombardé."

L’armée sri-lankaise nie avoir pris pour cible des civils dans ce territoire tenu par les rebelles. Des représentants des Tigres tamouls affirment, quant à eux, que des militaires ont bel et bien visé des civils.

La crise a provoqué des manifestations à travers le monde au sein de la diaspora tamoule. À Paris, la police française a arrêté 210 personnes, lundi, lors de violences en marge d’un rassemblement de Tamouls. À Londres, les Tamouls ont récemment manifesté devant le Parlement.