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Lors du dernier match du Tournoi des VI nations, les Français ont perdu de justesse (20-22) face aux Irlandais. Même s'ils ont connu une compétition en demi-teinte, les Bleus ont montré un visage plus conquérant et prometteur avant le Mondial-2015.

À la sortie des vestiaires, les joueurs de l'équipe de France ont eu du mal à cacher leur déception. Les Bleus ont frôlé la victoire face aux Irlandais (20-22), samedi 15 mars, au stade de France, mais l'arbitrage vidéo a brisé leur dernier espoir. Alors qu'il restait moins de deux minutes à jouer, Damien Chouly pensait avoir offert un beau succès à la sélection tricolore en aplatissant le ballon mais son essai a été refusé en raison d'une passe en-avant de Pascal Papé. “C'est dommage. Il y a eu des essais accordés avec des en-avant bien plus flagrants. C'est un fait de jeu, mais cela ne nous a pas souri”, a regretté ce dernier en conférence de presse.

“Il y avait de la solidarité et une ambition énorme”

Malgré cette légère frustration, les Bleus veulent retenir le côté positif de cette prestation. Après avoir montré un visage peu reluisant lors de leurs deux derniers matches contre le Pays de Galles et l'Écosse, les Français ont su rebondir. Dès le début de la rencontre face au XV du Trèfle, ils sont arrivés sur la pelouse du stade de France avec plus de volonté et d'audace. Au pied, Maxime Machenaud n'a pas tremblé et a permis à ses coéquipiers de prendre les devants (2e, 15e). Même si les Irlandais ont ensuite dominé au score grâce à doublé de Jonathan Sexton (21e et 47e) et à un essai d'Andrew Trimble (26e), les hommes de Philippe Saint-André n'ont jamais baissé les bras. Les percées de Brice Dulin (31e) et Dimitri Szarzewski (63e) ont notamment permis de redonner de l'élan aux Bleus.

"Aujourd'hui, on ne peut pas dire que nos joueurs ne savent pas jouer au rugby et qu'ils n'ont pas d'envie. Il y avait de la solidarité et une ambition énorme de jouer au ballon, de faire des passes et de créer”, a ainsi insisté le sélectionneur Philippe Saint-André. Pour le capitaine Pascal Papé, le XV de France a même changé de mentalité : “C'est une défaite constructive. Évidemment, on aurait aimé gagner, mais sur le terrain, on a réussi à prendre du plaisir. On s'est lâché”.

Les Français ont paradoxalement profité de la large victoire de l'Angleterre contre l'Italie (11-52) pour évacuer la pression. En entrant sur le terrain, les Bleus devaient gagner la rencontre par plus de 70 points pour remporter le tournoi. Une mission quasi impossible. “On était beaucoup plus libéré. On savait que c'était le dernier match et que cela allait être compliqué pour décrocher le tournoi. On s'est dit qu'il fallait autant se lâcher. Le but du jeu, c'était de les mettre à mal. Des fois, cela a fonctionné, des fois pas”, analyse le jeune trois-quarts centre Gaël Fickou.

Objectif Coupe du monde

Maintenant que la page du tournoi 2014 est tournée, les Français ont déjà les prochaines compétitions dans le viseur. Le sélectionneur Philippe Saint-André a conscience que ses joueurs seront particulièrement attendus en 2015, année de la Coupe du monde organisée en Angleterre. Même si son équipe n'a pris cette année que la quatrième place du tournoi européen (derrière le Pays de Galles et l'Angleterre) le coach pense qu'elle est capable de décrocher le titre mondial: “Oui, j'en ai la conviction car ce groupe progresse. Il n'a rien lâché aujourd'hui. On aurait pu gagner dans le money time. Cela s'est joué à pas grand chose. Après, il faut qu'il grandisse sur plein de petits détails”. À l'image de leur coach, les joueurs savent que de longs mois de préparation les attendent avant ce rendez-vous crucial en 2015. “Il faut continuer à bosser pour pouvoir rivaliser avec ces équipes. Il va y avoir un gros morceau en Australie (la tournée d'été en juin, NDLR). On va tous retourner dans nos clubs avec l'envie de bien faire”, annonce le trois-quarts centre Mathieu Bastareaud, l'une des grandes satisfactions du match contre le XV du Trèfle.

Les Français ne se sont pas seulement félicités de leur hargne retrouvée, ils ont aussi tenu à rendre hommage après le match à Brian O'Driscoll. L'Irlandais, recordman des sélections avec 141 au compteur, a fait ses adieux internationaux sur la pelouse du stade de France en remportant un dernier titre. “C'est une fierté de pouvoir jouer contre ces héros que j'ai eu dans l'enfance. J'ai eu l'honneur de faire la dernière de Brian O'Driscoll, cela fait quelque chose”, a souligné Mathieu Bastareaud. Philippe Saint-André a lui aussi salué son immense carrière tout en ajoutant avec humour que son départ était plutôt une bonne nouvelle: “L'année prochaine, il ne sera plus sur le terrain. Peut-être que le dieu du rugby sera cette fois-ci de notre côté!”.