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Selon le ministre du Redressement productif, les dirigeants de Vivendi, qui se réunissent vendredi pour un conseil de surveillance sur l'avenir de sa filiale SFR, préfèrent l'offre de rachat déposée par Numericable à celle de Bouygues.

Arnaud Montebourg aurait-il mis fin au suspens sur le rachat de SFR ? Le ministre du Redressement productif a affirmé, vendredi 14 mars au micro d’Europe 1, que le groupe Vivendi avait "décidé coûte que coûte de vendre SFR à Numericable". Un choix "qui pose un certain nombre de problèmes et de questions", selon lui.

"Il y a un problème fiscal puisque Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise [de Patrick Drahi, NDLR] est cotée à la Bourse d'Amsterdam et sa participation personnelle est à Guernesey et que lui-même réside en Suisse", a déclaré le ministre, qui a déjà manifesté à plusieurs reprises sa préférence pour l’offre concurrente de Bouygues.

D'un point de vue purement technologique, le ministre a également déroulé une série d’arguments clairement contre Numericable : “La fibre est ce qui va permettre aux Français d’avoir un Giga [de vitesse de connexion, NDLR] chez eux et de lutter contre la fracture numérique. Nous n'avons pas besoin de câble, qui est le système d’avant, mais de fibre qui est la technologie du futur.”

Deux offres, trois scénarios

Vidéo : l'interview d'Arnaud Montebourg sur Europe 1


Montebourg, invité d'Europe 1 par Europe1fr

Vivendi doit trancher entre les deux projets, vendredi, lors d’un conseil de surveillance dont l’issue pourrait bien chambouler le paysage du troisième plus gros marché des télécoms en Europe. Reste que Vivendi peut encore surprendre en revenant à son projet initial : ni Bouygues ni Numericable, le troisième scénario serait une introduction du groupe en Bourse, indépendemment de sa filiale télécom.

La bataille que se livrent le groupe de BTP et de communication Bouygues et le câblo-opérateur Numericable pour mettre la main sur le numéro deux français de la téléphonie mobile a connu de nombreux rebondissements ces derniers jours. Mercredi en fin de journée, les deux concurrents ont notamment annoncé qu’ils relevaient leurs offres respectives. Bouygues a ajouté 800 millions d’euros pour porter son offre à 11,3 milliards. Sa participation dans la société issue de la fusion entre Bouygues Telecom et SFR serait de 52 %. En face, chez Altice, la maison mère de Numericable, la proposition s’élèverait à 11,75 milliards d’euros, soit 850 millions de plus qu’à l’origine, avec une participation au capital de 32 % pour Vivendi si la fusion avait lieu.

Avec Reuters