Alors que l'utilisation de passeports volés par des passagers de l’avion disparu intéresse les enquêteurs, le numéro un de l’organisation policière Interpol s’est dit "très préoccupé" par le fait que ses bases de données n’aient pas été consultées.
Les enquêteurs, qui travaillent sur la disparition de avion de la compagnie Malaysia Airlines, samedi 8 mars au-dessus de la mer de Chine, s'intéresse de près à deux passagers de l'avion, qui voyageaient grâce à des passeports européens dérobés. Le gouvernement malaisien semble prendre la piste terroriste très au sérieux.
Ronald Noble, le secrétaire général de l’organisation internationale policière Interpol, n’a pas caché sa colère en constatant que sa base de données, sur laquelle sont recensés tous les passeports volés, n’avait pas été consultée avant l’embarquement des voyageurs.
Mesures de sécurité inadéquates
"S’il est encore trop tôt pour établir un lien entre les passeports volés et la disparition de l’avion, il est toutefois préoccupant de constater que n’importe quel voyageur puisse prendre un vol international avec un passeport volé figurant dans la base de données d’Interpol", a-t-il déploré dans un communiqué diffusé dimanche 9 mars. Ces passeports étaient déclarés volés depuis 2012 et 2013, et enregistrés comme tels par Interpol depuis ces dates, précise le numéro un de l'organisation.
"Depuis des années, Interpol se demande pourquoi les pays attendent qu'une tragédie se produise pour mettre en place des mesures de sécurité adéquates aux frontières et aux portes d'embarquement [...], a-t-il poursuivi. Interpol se demande pourquoi seule une poignée de pays dans le monde s'assure que des possesseurs de passeports volés ne puissent pas embarquer sur des vols internationaux [...] Si la Malaysian Airlines et toutes les compagnies du monde étaient en mesure de confronter les passeports de leurs passagers potentiels avec la base de données, nous n'en serions pas à nous demander si les passeports volés ont été utilisés par des terroristes à bord du MH370."
Reconnaissant implicitement un défaut de sécurité à l'aéroport de Kuala Lumpur, où les deux passagers ont embarqué avec les passeports volés, le Premier ministre malaisien Najib Razak a annoncé une révision des procédures de contrôle.
Interpol a assuré que l'organisation était en contact avec ses bureaux dans les pays concernés pour tenter de dévoiler l’identité des deux passagers qui ont embarqué en fraude. Selon la chaîne de télévision américaine CNN, ces deux passagers clandestins avaient acheté leur billet ensemble.
Les autorités malaisiennes ont ouvert une enquête sur ces deux personnes, ainsi que sur deux autres passagers suspects.
Le FBI envoyé sur place
La Malaisie a également confirmé l'envoi, par la police fédérale américaine (FBI), d'agents et d'experts. Un haut responsable du département américain de la Sécurité intérieure a mis en garde contre toute conclusion hâtive concernant la piste terroriste en déclarant au Los Angeles Times que les passagers voyageant avec les passeports européens dérobés n'étaient peut-être que de simples voleurs.
Le vol MH370 transportait 227 passagers de 14 nationalités, dont 153 Chinois et quatre Français, et 12 membres d'équipage. Il avait disparu des écrans radars samedi vers 1h30 (17h30 GMT vendredi), soit environ une heure après son décollage, sans envoyer de signal de détresse.
L’appareil restait introuvable, dimanche, alors que des opérations de recherche maritimes et aériennes ont été lancées dans le secteur de sa disparition par la Chine, la Malaisie, les Philippines, et le Vietnam. Face à l’impossibilité de localiser le Boeing plus de 24 heures après sa disparition, Malaysia Airlines déclarait, dimanche dans un communiqué, "craindre le pire".
Avec AFP et Reuters