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Tunis annonce la levée de l'état d'urgence, instauré il y a trois ans

Avec près de quatre mois d’avance sur le calendrier fixé, la présidence tunisienne a annoncé la levée de l’état d’urgence dans le pays. Une première depuis la révolution de janvier 2011 qui avait provoqué la fuite de l'ex-président Ben Ali.

Un communiqué de la présidence tunisienne, publié jeudi 6 mars, a annoncé la levée de l'état d'urgence en vigueur en Tunisie depuis la révolution de janvier 2011. Cette annonce était initialement prévue pour la fin du mois de juin 2014.

"Le président de la République et commandant en chef des forces armées Moncef Marzouki a promulgué un décret ordonnant la levée de l'état d'urgence sur tout le territoire tunisien à partir du mercredi 5 mars 2014", précise le document.

En novembre 2013, le président Marzouki avait annoncé le prolongement de cette mesure d'exception de huit mois, jusqu'à fin juin 2014.

"La levée de l'état d'urgence ne limite pas les capacités des services de sécurité chargés d'appliquer la loi et n'empêche pas de demander l'appui des forces militaires en cas de besoin", poursuit la présidence.

Une année 2013 ensanglantée

Elle "n'introduit pas de modification dans l'application des lois et des mesures en place dans le pays, y compris celles concernant les zones d'opérations militaires et les zones frontalières tampon", explique-t-elle, dans une référence aux zones militaires spéciales mises en place en 2013, notamment aux frontières avec l'Algérie et la Libye, où des groupes armés liés à la mouvance djihadiste sont actifs selon les autorités.

La Tunisie a connu une année 2013 mouvementée, marquée par l'assassinat de deux opposants de gauche, la mort d'une vingtaine de militaires et de gendarmes dans des heurts avec des groupes djihadistes et une paralysie institutionnelle de plusieurs mois.

Entré en vigueur en janvier 2011, tout de suite après la fuite du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, l'état d'urgence a sans cesse été prolongé depuis.

Cette mesure d’urgence permettait notamment à la police et à l’armée de bénéficier de pouvoirs étendus. C’est dans ce cadre que des unités militaires peuvent ainsi garder les bâtiments stratégiques mais aussi des lieux publics, à l’image des centres commerciaux.

Avec AFP