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Naguère première bourse d'échange dématérialisée pour les détenteurs de bitcoins, la plate-forme Mt.Gox s'est déclaré vendredi en faillite. Le devenir des 750 000 bitcoins déposés sur les comptes hébergés par le site est plus qu'incertain.
Au moins, ils savent. Depuis début février, les utilisateurs de Mt.Gox, la célèbre bourse d'échange de bitcoins sur Internet, se demandaient ce qu'il arrivait à leur plate-forme favorite pour gérer leur portefeuille de monnaie dématérialisé. Mt.Gox s'est placé, vendredi 28 février, sous la protection de la loi sur les faillites au Japon, pays dans lequel se trouve son siège.
Mais la clarification sur la situation financière de cette société symbolique de l'écosystème bitcoin est une très mauvaise nouvelle pour les avoirs des utilisateurs de Mt.Gox. Ils risquent de ne jamais revoir la couleur des 750 000 bitcoins déposés sur les comptes hébergés par le site. Au taux de change actuel, c'est un magot de 305 millions d'euros qui, d'après le "Wall Street Journal", est tout simplement "perdu".
Le recours à la loi japonaise sur les faillites s'explique par un gros problème de trésorerie pour Mt.Gox. Les 27,5 millions d'euros détenus par la société ne suffisait pas à couvrir les 46,3 millions d'euros de dettes, a précisé l'avocat de Mt.Gox lors d'une conférence de presse vendredi.
Vol informatique
Il y avait donc bel et bien quelque chose de pourri au royaume de Mt.Gox, une société qui gérait, voilà encore un an, environ 80% de toutes les transactions mondiales en bitcoin. La communauté des utilisateurs de cette monnaie dématérialisée et décentralisée avait de sérieux doutes depuis début février.
Le 7 février, après des jours de problèmes techniques, le site avait décidé de ne plus accepter de nouvelles transactions. Un gel des activités qui empêchait également les utilisateurs de Mt. Gox de retirer leur fonds. Trois semaines plus tard, le 24 février, la populaire plateforme avait purement et simplement disparu de l'Internet sans la moindre explication de la part de ses responsables.
Dans la foulée, un document interne embarrassant avait été rendu public : il démontrait que Mt.Gox avait été victime pendant des années d'un vol de bitcoins sans jamais s'en être rendue compte. Son patron, le Français Mark Karpelès a, d'ailleurs, annoncé, vendredi 28 février, qu'il comptait déposer plainte pour piratage.
La chute de l'empire Mt.Gox a été qualifié, le 25 février, de "coup potentiellement fatal à la crédibilité du bitcoin comme moyen de paiement alternatif" par Ryan Selkis, un investisseur américain et partisan de cette monnaie dématérialisée.