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Une opération de secours a été lancée, dimanche, pour libérer quelque 200 mineurs pris au piège dans une mine d'or, exploitée illégalement à l'est de Johannesburg, en Afrique du Sud. Onze mineurs ont déjà été libérés, les autres refusent de sortir.

L'alerte a été donnée, dimanche 16 février, par des policiers en patrouille. Environ 200 mineurs étaient pris au piège depuis la veille dans une mine d'or illégale à l'est de Johannesburg, selon des services de secours. Onze premiers mineurs ont déjà pu sortir, ont rapporté les secours et des journalistes de l'AFP sur place.

"Nous en avons secouru onze jusqu'à présent, la plupart ne présentent pas de blessures apparentes mais ils font l'objet d'un examen médical", a déclaré à l'AFP Russel Meiring, membre de l'organisation de secours d'urgence privée ER24.

La crainte des arrestations

D'après Caroline Dumay, correspondante FRANCE 24 à Johannesburg, "les autres mineurs n'ont pas voulu remonter car ils ont su que les onze travailleurs secourus ont été soignés, nourris puis arrêtés par la police et placés en prison pour exploitation illégale de mine". La journaliste estime, en outre, qu'il faut attendre lundi pour savoir si les mineurs prisonniers vont trouver une issue possible dans la mine ou se rendre aux autorités.

"S'il y a quelqu'un qui manque de courage pour sortir... en tout cas nous avons enlevé les rochers et ouvert un passage. C'est à eux de décider quand ils veulent sortir", a affirmé Rogger Mamaila, responsable local des services de secours.

Plus tôt, les forces de sécurité, avaient été informées par un passant ayant entendu des cris en provenance du sous-sol. Elles ont aussitôt dépêché des équipements lourds d'excavation sur place.

Les mineurs étaient descendus, samedi, dans la mine exploitée illégalement, creusée derrière un stade de cricket, dans le quartier de Benoni. Ils n'ont pas pu ressortir en raison de la chute d'un bloc de rocher, qui a bloqué l'issue du puits.

Des accidents récurrents

Les accidents de mines sont relativement fréquents en Afrique du Sud, un pays riche en minerais, qu'elles soient exploitées légalement ou non.

Il y a deux semaines, huit mineurs au moins ont été retrouvés morts après un incendie provoqué par une secousse tellurique dans une mine d'or à l'ouest de Johannesburg. En juillet 2009, neuf travailleurs avaient été tués par une chute de pierres dans une mine de platine. La même année, 82 personnes, qui cherchaient de l'or dans un puits désaffecté, avaient été tuées par un incendie.

Le secteur minier sud-africain est agité depuis le 23 janvier par une grève. Quelque 80 000 travailleurs réclament une augmentation de salaire aux trois premiers producteurs mondiaux de platine.

La ministre des Mines, Susan Shabangu, avait déploré jeudi dernier le nombre élevé de victimes dans les mines, y compris dans le secteur légal, où quatorze morts ont été enregistrés depuis le début de l'année."Un mort est un mort de trop", a-t-elle dit.

Selon les estimations d'une commission d'enquête parrainée par le gouvernement, les accidents de mine ont fait 69 000 morts en Afrique du Sud au XXe siècle.
 

Avec AFP