Suthin Taratin, un des meneurs des manifestations qui se déroulent en Thaïlande depuis plus de deux mois a été tué par balles, dimanche, lors d’affrontements à Bangkok.
L’opposition thaïlandaise vient de perdre l’un de ses chefs de file. Meneur de la contestation qui fait rage en Thaïlande depuis plus de deux mois, Suthin Taratin a été tué par balles, dimanche 26 janvier, lors de heurts à Bangkok, a annoncé la police thaïlandaise.
L’opposition indique qu’il a été abattu alors qu'il parlait à la foule depuis un pick-up près d'un bureau de vote. Des bousculades ont été rapportées au même moment entre opposants et partisans du gouvernement de Yingluck Shinawatra.
Suthin Taratin appartenait à la Dhamma Army, un des groupes les plus jusqu'au-boutistes de la mouvance anti-gouvernementale. Sa mort porte à dix le nombre de victimes depuis le début de la crise.
Un porte-parole de la police a précisé à Reuters que les heurts s'étaient produits près d'un temple du quartier de Bang Na. "Au moins cinq autres personnes ont été blessées", a ajouté Piya Utayo. À l'hôpital Vibharam de Bangkok, des responsables ont dit avoir pris en charge six blessés.
Chaos autour des bureaux de vote
Ce regain de tension est à mettre en perspective avec l’ouverture des premiers bureaux de vote à Bangkok en vue des élections législatives anticipées qui doivent avoir lieu le week-end prochain. Alors que l’opposition rejette vivement le scrutin, les urnes ont commencé à être mises à disposition des citoyens pour leur permettre un vote anticipé si besoin. Sur les 49 millions d’électeurs inscrits que compte la Thaïlande, 2,16 millions ont opté pour le vote anticipé.
D'après le ministre des Affaires étrangères, Surapong Tovichakchaikul, l'accès à 45 des 50 bureaux de vote ouverts dans la capitale était impossible. Le vote anticipé est perturbé dans dix des 76 provinces du pays, a-t-il ajouté.
"Des manifestants ont stoppé les électeurs. Dans de nombreux quartiers de Bangkok, ils ont utilisé la force pour interdire aux gens d'aller voter. Il s'agit d'un délit très grave", a-t-il dénoncé à la télévision.
Yingluck Shinawatra, qui a dissous le Parlement pour tenter d'apaiser les manifestants, refuse, quant à elle, de démissionner pour laisser sa place à un "Conseil du peuple" réclamé par les manifestants. La Première ministre doit rencontrer la Commission électorale mardi, et pourrait être contrainte d'annoncer un report du scrutin.
Avec Reuters et AFP