Les pays donateurs ont promis de verser 2,4 milliards de dollars pour financer l'aide humanitaire fournie par l'ONU auprès des Syriens déplacés dans le pays et réfugiés à l'étranger. Ban Ki-moon espérait récolter 6,5 milliards de dollars.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a dû lancer un appel de détresse mercredi 15 janvier pour que les pays donateurs acceptent de débloquer des fonds pour aider les Syriens. "L'an dernier, lorsque nous nous sommes réunis ici, [...] quatre millions de Syriens avaient besoin d'aide et il y avait 700 000 réfugiés", a-t-il déclaré. Aujourd'hui, "la moitié de la population syrienne, près de 9,3 millions de personnes, ont besoin d'une aide humanitaire urgente, et près de la moitié sont des enfants".
Lors d’une réunion au Koweit le 15 janvier, les pays donateurs ont donc promis quelque 2,4 milliards de dollars à l’ONU pour ses opérations humanitaires en Syrie. C’est encore loin des 6,5 milliards de dollars que Ban Ki-moon escomptait pour venir en aide aux civils meurtris par une guerre dévastatrice, qui dure depuis près de trois ans.
Les Nations unies ont indiqué avoir besoin de 2,3 milliards de dollars pour aider 9,3 millions de personnes en Syrie, et 4,2 milliards de dollars pour les réfugiés dont le nombre devrait quasiment doubler, à 4,1 millions en 2014.
Luttes fratricides au nord et à l’est
Depuis le début du conflit, en mars 2011, les affrontements entre les troupes de Bachar al-Assad et la rébellion a fait plus de 130 000 morts et plus de 2,4 millions de déplacés. Les représentants des Nations unies, devant les représentants de 70 pays, ont fait part de leur profonde inquiétude face à "la détérioration de la situation" en l’espace d’une année.
"Je suis profondément troublée par des informations persistantes sur des populations à court de nourriture dans des zones assiégées, où vivent quelque 245 000 personnes", a ainsi déclaré la coordinatrice des Affaires humanitaires de l'ONU Valérie Amos.
Alors que dans une semaine doit s’ouvrir la conférence de paix dite de Genève-2, les violences continuent en Syrie. Mercredi, au moins 26 personnes sont mortes dans un attentat à la voiture piégée à Djarablous, dans le nord du pays, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. L’attentat a principalement tué des membres d’un groupe de rebelles, rival des djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Depuis plusieurs jours, une alliance de groupes rebelles et l’EIIL, autrefois alliés contre le régime syrien, s’affrontent dans les zones du nord et de l’est du pays échappant au contrôle de Bachar al-Assad.