Le ministre de la Défense israélien a dû s'excuser après avoir vivement critiqué le secrétaire d'État américain, provoquant l'ire de la Maison Blanche. Selon Moshé Yaalon, John Kerry n'avait "rien à lui apprendre sur le conflit" israélo-palestinien.
Washington voit rouge. La Maison Blanche a estimé mardi 14 janvier que l'attaque virulente du ministre israélien de la Défense contre le secrétaire d'État John Kerry, rapportée par la presse, était "choquante et déplacée".
"John Kerry - qui est venu nous voir plein de détermination et qui fait preuve d'une obsession incompréhensible et d'un sentiment messianique - n'a rien à m'apprendre sur le conflit avec les Palestiniens", a notamment déclaré Moshe Yaalon lors de conversations privées, selon le quotidien le plus vendu en Israël, "Yedioth Ahronoth".
it"La seule chose qui peut nous sauver, c'est que Kerry obtienne le prix Nobel de la paix et nous laisse tranquilles", a résumé Moshe Yaalon, toujours selon "Yedioth Ahronoth".
Recadré dans la foulée par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, il a été contraint de s'excuser mardi soir par voie de communiqué. Yaalon a souligné le fait que Washington est un allié de la plus haute importance et loué l'action de Kerry dans l'avancée du processus de paix israélo-palestinien.
Moshe Yaalon, qui appartient à l'aile dure du Likoud, le parti de Netanyahou, n'a en revanche pas démenti avoir tenu ces propos. Il a dirigé l'armée israélienne jusqu'au retrait unilatéral israélien de la bande de Gaza en 2005, une décision d'Ariel Sharon à laquelle il était opposé.
"Déclarations choquantes et déplacées"
"Les déclarations du ministre israélien de la Défense, si elles sont fidèlement rapportées, sont choquantes et déplacées, particulièrement vu tout ce que les États-Unis font pour soutenir les besoins d'Israël en matière de sécurité", a affirmé M. Carney.
"M. Kerry et son équipe ne cessent d'œuvrer en faveur d'une paix dans la sécurité pour Israël, en raison des inquiétudes et de l'engagement des États-Unis pour l'avenir d'Israël et de son peuple", a encore assuré le porte-parole.
"Mettre en doute les motivations de M. Kerry et déformer ses propositions n'est pas quelque chose que nous attendons du ministre de la Défense d'un allié proche", a estimé M. Carney.
Le département d'État américain avait déjà qualifié auparavant d'"insultants" les propos de M. Yaalon.
Avec AFP et Reuters