
Selon un communiqué publié par les médiateurs d'Afrique de l'Est, le président sud-soudanais, Salva Kiir, s'est engagé à proclamer un cessez-le-feu avec les rebelles. Le document exhorte leur chef de file, Riek Machar, à prendre le même engagement.
Réunis vendredi à Nairobi, au Kenya, les médiateurs d’Afrique de l’Est ont annoncé, dans un communiqué, que le président sud-soudanais Salva Kiir était prêt à proclamer un cessez-le-feu avec les rebelles. Le document exhorte Riek Machar, le chef de la rébellion, à prendre le même engagement.
Depuis plusieurs jours, la communauté internationale tente d’obtenir une médiation entre les camps du président Salva Kiir et celui de l’ex-vice président Riek Machar, dont les partisans respectifs sont engagés dans un conflit meurtrier.
Les dirigeants de l'Autorité intergouvernementale sur le développement (Igad), organisation de pays de la Corne de l'Afrique et d'Afrique de l'Est, ont enjoint les deux rivaux à dialoguer et à cesser les hostilités d'ici au 31 décembre.
Le ministre éthiopien des Affaires étrangères Tedros Adhamon a "salué l'engagement du gouvernement de la République du Soudan du Sud à un cessez-le-feu immédiat et [les médiateurs] appellent le Dr. Riek Machar et les autres parties à prendre des engagements similaires".
Par ailleurs, le porte-parole de la présidence Ateny Wek Ateny a déclaré à Reuters que les autorités sud-soudanaises avaient décidé de libérer deux des onze prisonniers accuses d’avoir fomenté un coup d’État sous l'égide de Riek Machar.
Il a précisé que l’ancien ministre des Finances Kosti Manibe et l’ancien secrétaire général du SPLM (parti au pouvoir au Soudan du Sud) restaient pour le moment incarcérés.
L'Igad semble accréditer la thèse du putsch
Le Soudan du Sud est frappé depuis le 15 décembre par d'intenses combats qui menacent de dégénérer en guerre civile. Au coeur de ce conflit, une rivalité entre le président Salva Kiir et son ex-vice président, limogé en juillet.
Le premier accuse le second de tentative de coup d'État. Riek Machar nie et reproche à Salva Kiir de simplement chercher à éliminer ses rivaux. Les forces rebelles ont cependant pris en quelques jours le contrôle de capitales régionales clés comme Bentiu, dans l'Etat pétrolier d'Unité, et Bor, dans celui du Jonglei, reprise par l'armée mardi.
Vendredi, l'Igad a semblé accréditer la version du président Kiir, condamnant la tentative de prise de pouvoir par la force de Riek Machar.
Dans la soirée, les Nations unies ont annoncé l'arrivée de 72 policiers venus de RD Congo pour renforcer les troupes de Casques bleus de la Minuss. Mardi, le Conseil de sécurité de l'ONU avait autorisé l’envoi de près de 6 000 militaires supplémentaires pour protéger les civils.
Avec AFP et Reuters