
Les autorités égyptiennes annoncent que la confrérie des Frères musulmans, dont est issu l'ex-président Mohamed Morsi, a été classée "organisation terroriste". Les islamistes n'ont désormais plus le droit de manifester.
La confrérie des Frères musulmans, qui fait l'objet d'une violente répression depuis la destitution de son président Mohamed Morsi par l'armée, a été officiellement déclarée, mercredi 25 décembre, "organisation terroriste" par les autorités égyptiennes.
L'annonce, faite par le vice-Premier ministre Hossam Eissa, a été suivie de la prise de parole du ministre de la Solidarité sociale Ahmad el-Boraie. Ce dernier a ajouté que "toutes [les] activités" de la confrérie vieille de 85 ans étaient désormais interdites, notamment "les manifestations". Hossam Eissa a par ailleurs précisé que le gouvernement avait pris la décision de "punir conformément à la loi quiconque appartiendrait à ce groupe".
Le Caire a également accusé les Frères musulmans d’être à l’origine de l’attentat suicide qui a frappé un bâtiment de police, mardi, dans le nord du pays. L’attaque, aussitôt condamnée par la confrérie, avait fait 15 morts. Il s’agit de l’une des plus meurtrières perpétrées contre les forces de l’ordre égyptiennes depuis l’éviction du pouvoir de Mohamed Morsi. L’opération avait été revendiquée par un groupe djihadiste basé dans le Sinaï qui avait affirmé s'inspirer d'Al-Qaïda.
Des mesures pour limiter l’influence de la confrérie
Cette nouvelle mesure à l’encontre des Frères musulmans est la dernière d’une longue série prise par les autorités du pays pour limiter considérablement l’influence de la confrérie depuis le 3 juillet, date de la destitution de Morsi.
Malgré cette nouvelle offensive, les islamistes ne semblent pas près de renoncer. Ibrahim Mounir, un dirigeant des Frères musulmans, a réagi, mercredi, à l'annonce des autorités égyptiennes et appelé ses partisans à poursuivre la mobilisation.
"Les manifestations vont continuer, c'est certain", a expliqué Ibrahim Mounir, membre du bureau de la Guidance de la confrérie en exil à Londres, tout en qualifiant la décision du gouvernement d'"invalide".
En moins de six mois, plus d’un millier de membres de la confrérie ont été tués et des milliers d’interpellations ont également eu lieu.
Avec dépêches AFP