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La loi sur les femmes chiites fait descendre pro et anti dans la rue

Adversaires et partisans de la nouvelle loi controversée sur les femmes, qui doit régir le droit familial des chiites afghans, ont manifesté ce mercredi à Kaboul. Les opposants affirment que cette loi légalise le viol conjugal.

AFP - Adversaires et partisans de la nouvelle loi controversée sur les femmes, qui doit régir le droit familial de la minorité chiite d'Afghanistan, se sont fait face mercredi à Kaboul sans que ces manifestations ne dégénèrent en affrontement, ont indiqué les autorités.

Une cinquantaine d'avocates et de défenseurs des droits de l'Homme ont d'abord défilé devant une université de Kaboul en distribuant un tract qui dénonçait la loi sur le futur "Statut personnel des chiites" comme une "insulte à la dignité des femmes", a constaté un correspondant de l'AFP.

"Nous ne voulons pas une loi (du genre) taliban, nous voulons une loi démocratique et nous voulons une loi qui garantisse la dignité humaine", scandaient les manifestants.

Ces protestataires ont bientôt été refoulés de la place par une foule en colère de quelque 200 femmes et 300 hommes criant des slogans en faveur de la loi qui doit régir les questions du mariage, du divorce et de l'héritage pour la minorité chiite représentant environ 15% de la population en Afghanistan.

"S'opposer à cette loi c'est s'opposer à l'islam, à la religion et à la Constitution", a affirmé à l'AFP un des participants, Mohammad Hussain.

Dans un quartier ouest de Kaboul, des manifestants ont jeté des pierres sur des policiers qui protégeaient un enseignant qui avait pris position contre la loi sur le statut personnel chiite.

"Cet enseignant est un infidèle. Nous sommes musulmans et nous voulons que notre loi soit basée sur nos croyances religieuses", a déclaré à l'AFP un manifestant, Kazim Ali.

La police a bouclé le secteur et tiré en l'air pour disperser les protestataires. Il y aurait eu deux blessés, selon les manifestants, et quatre arrestations, selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, qui a souligné que les forces de l'ordre avaient évité que la situation ne dégénère.

La loi controversée a été adoptée en mars par les parlementaires afghans et signée par le président Hamid Karzaï et très critiquée à l'étranger. Mais elle n'est pas encore entrée en vigueur et selon les autorités une révision du texte est en cours.