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L'ONU lance depuis l'Irak son premier pont aérien vers la Syrie

Pour la première fois depuis le début du conflit en Syrie, les Nations unies lanceront jeudi un ravitaillement via un pont aérien depuis l'Irak pour aider les Syriens du nord-est du pays. Sept vols sont programmés.

C'est une première depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011. Le Haut-Commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR) met en place à partir de jeudi 12 décembre un pont aérien pour acheminer depuis l'Irak de l'aide aux Syriens réfugiés dans le nord-est du pays.

Le HCR a reçu l'accord des gouvernements irakien et syrien. Sept vols sont programmés pour les prochains jours dans un premier temps depuis Erbil en Irak vers Qamishli et Hassaka au nord et nord-est de la Syrie, a déclaré à la presse à Genève Amin Awad, directeur du HCR pour le Moyen-Orient.

Le HCR a précisé que les livraisons concerneraient les villes de Hassakeh et Kamichli, où seraient livrées des denrées alimentaires, des couvertures, des ustensiles de cuisine, des bâches en plastique et des jerricans.

"Le nombre de personnes vulnérables à Hassakeh est estimé à 50 000/60 000 personnes mais nous continuons à procéder à des évaluations", a estimé Amin Awad.
"L'hiver est là", a-t-il ajouté. "Ce sera l'un des plus rudes, probablement depuis un siècle, selon toutes les prévisions auxquelles on peut accéder."

Le ravitaillement par la route s'est avéré impossible

Damas a autorisé il y a deux semaines l'opération aérienne vers la province de Hassakeh, majoritairement kurde, alors que l'éventualité moins onéreuse de convois routiers, via le poste frontalier de Yaroubiya, était aussi envisagée.

C'est d'ailleurs par la route que le ravitaillement aurait dû être acheminé, selon Amin Awad. Mais cela s'est avéré impossible en raison d'un changement sur le contrôle de la route.

"Comme la situation était très compliquée, étant données les négociations avec de nombreuses factions, nous avons préféré un pont aérien", a expliqué Amin Awad, précisant que les groupes kurdes locaux étaient divisés entre partisans et opposants au régime de Damas.

Les agences de l'ONU ont déjà convoyé de l'aide humanitaire en Syrie depuis le Liban et l'Irak. Le gouvernement du président Bachar al-Assad s'oppose en revanche à ce que de l'aide vienne de la Turquie, adversaire déclaré de Damas.

Avec AFP et REUTERS