
Le Parti du Congrès, au pouvoir en Inde, accuse Goldman Sachs d'essayer d'influencer l'issue des élections législatives indiennes de 2014. Le géant américain de la finance a publié une étude en faveur du candidat du parti nationaliste BJP.
La banque Goldman Sachs roule-t-elle pour les nationalistes indiens du Bharatiya Janata Party (BJP) ? C'est ce qu'à affirmé, vendredi 8 novembre, le ministre du Commerce Anand Shama dans une interview accordé au quotidien Economic Times.
Il accuse la banque d'investissement américaine d'avoir publié une étude qui analyse, de manière positive, l'arrivée éventuelle de Narendra Modi, le candidat du BJP, au poste de Premier ministre lors des élections législatives de 2014.
Cettte note de synthèse souligne, en effet, que "les investisseurs jugent le BJP favorable au monde des affaires, et son candidat au poste de Premier ministre Narendra Modi comme un élément de changement". Goldman Sachs continue en relevant que "le BJP est en train de gagner du terrain dans les sondages ces trois derniers mois, ce qui suggère la possibilité d'un gouvernement d'alliance dirigé par le BJP".
Des affirmations qui ont fait sortir de ses gonds le Parti du congrès, actuellement au pouvoir. "Ce rapport sur l'économie indienne démontre la volonté de Goldman Sachs de s'occuper de choses qui ne regardent pas cette banque, au lieu de se concentrer sur l'économie", a lâché Anand Shama dans l'entretien qu'il a accordé à l'Economic Times. "Il est temps que des banques comme Goldman Sachs réalisent que seuls les 800 millions d'Indiens ont leur mot à dire sur l'issue des élections et qu'ils ne se feront pas influencer [par ces institutions financières]", a-t-il poursuivi.
Une pression croissante du monde des affaires
De violentes sorties qui illustrent la fébrilité du Parti du congrès, qui dirige le pays depuis 10 ans. Goldman Sachs n'est, en effet, pas la première institution financière à considérer que l'arrivée au pouvoir du BJP pourrait être salutaire pour l'économie indienne. "Je pense, certes, que ce serait magnifique pour les marchés si [Narendra Modi] gagnait les élections, mais c'est loin d'être fait", a ainsi affirmé Mark Matthews, chef des études sur l'Asie de la banque suisse Julius Baer.
Des prises de position qui reflètent la pression croissante que le monde des affaires entend exercer sur le pouvoir, accusé de ne pas mettre en œuvre assez rapidement les réformes économiques.
Une tension que Narendra Modi a bien compris. Le candidat du parti nationaliste hindou ne manque pas une occasion pour souligner ses "succès" économiques en temps que gouverneur de l'État du Gujarat. Il est, en revanche, beaucoup moins dissert sur son rôle durant les massacres de musulmans dans le Gujarat en 2002 et sur les tensions confessionnelles dans cette région de l'Inde.