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La NSA se faufile dans les serveurs de Google et Yahoo!

"Le Washington Post" a affirmé, le 30 octobre, que l’Agence nationale de la sécurité américaine (NSA) a récolté les données privées de millions d’utilisateurs de Google et Yahoo! Les deux géants du Web se sont dits indignés par ces pratiques.

Sur la base de documents fournis par Edward Snowden, le quotidien américain "The Washington Post" a révélé, mercredi 30 octobre, que la NSA avait intercepté les données privées de centaines de millions d’utilisateurs de Google et Yahoo!, dont des Américains.

D’après le document que s’est procuré le "Washington Post" datant du 30 janvier 2013, ce programme de surveillance - appelé Muscular - aurait permis de récolter 181 millions d’éléments – métadonnées sur des courriers électroniques, textes, vidéos ou audios –au cours des 30 jours précédents.

Grace à un simple post-it classé top secret, on comprend que la NSA a eu accès aux câbles qui relaient le trafic de données des serveurs de Google et Yahoo!, et dans lesquels ils stockent et synchronisent les données des utilisateurs. Avec la coopération des services secrets britanniques, elle copie des flux de données qui passent à travers les câbles en fibre optique reliant ces serveurs entre eux.
Un programme qui échapperait à tout contrôle
Muscular a été mené en dehors de tout contrôle de la part de la Foreign Intelligence Surveillance Court (Fisc), l’autorité judiciaire compétente pour délivrer les mandats de surveillance. Appliqué en dehors des États-Unis, il échappait en effet à la juridiction de la Fisc.
Le directeur général de la NSA, Keith Alexander, a déclaré que ces allégations lui semblaient incorrectes . "Je peux vous dire que dans les faits, nous n’avons pas accès aux serveurs de Google et aux serveurs de Yahoo!", a affirmé Keith Alexander. "Nous agissons dans le cadre de mandats de justice".
Il n’a toutefois pas précisé si la NSA procédait à des interceptions de données lors de leur transit entre différents serveurs, notamment à partir de câbles de fibre optique sous-marins.
Google et Yahoo ! pas impliqués

Dans un communiqué, Yahoo! a affirmé n'avoir jamais donné d'information à la NSA. " Nous avons mis en place des contrôles très stricts pour protéger la sécurité de nos centres d'hébergement de données et nous n'avons donné accès à ces centres ni à la NSA, ni à aucune autre agence gouvernementale ".

Même son de cloche chez Google, qui affirme que l’entreprise n’était pas au courant et que des efforts ont été rapidement mis en œuvre pour crypter le trafic interne de données.
"Nous sommes indignés par l’ampleur avec laquelle le gouvernement semble avoir intercepté des données de nos réseaux privés en fibre optique et cela souligne la nécessité d’une réforme urgente", a commenté David Drummond, chef du département juridique de Google.
Ces nouvelles révélations risquent d’accroître encore le climat de tension entre le gouvernement américain et les géants de l’internet, qui tentent de rassurer leurs clients étrangers en leur affirmant que leurs données ne sont pas surveillées. Le président de la commission sénatoriale de la Justice, Patrick Leahy, a indiqué qu’il allait demander à l’administration américaine d’être informé sur ce programme.

Avec dépêches