Les négociations de paix en cours à Kampala, en Ouganda, entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et les rebelles du M23 sont suspendues, ont annoncé lundi des représentants des deux parties.
C’est un dialogue de sourds. Malgré la pression des chefs d'État des Grands Lacs, les rebelles du M23 et la République démocratique du Congo (RDC) peinent à trouver une issue à leurs pourparlers de paix qui se déroulent à Kampala, en Ouganda. Les deux parties s'accusent mutuellement d'être responsables des derniers blocages qui ont abouti à une suspension des discussions lundi 21 octobre.
"Les négociations sont suspendues", a indiqué à l'AFP le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende. Roger Lumbala, délégué du M23 à Kampala, parle, lui, d'un "blocage". La communauté internationale garde toutefois l'espoir d'un accord qui éviterait un nouvel embrasement dans l'est du pays.
La pomme de discorde : l’amnistie à accorder aux rebelles et leur incorporation à l’armée congolaise. Kinshasa refuse d’accorder l’impunité à quelque 80 rebelles et s’oppose à ce que ces hommes puissent faire de nouveau partie des Forces armées de la RDC (FARDC).
Le M23 affaibli
Pour preuve de l’impasse des négociations, le ministre des Affaires étrangères congolais Raymond Tshibanda - qui était revenu mardi dans la capitale ougandaise pour négocier - est rentré à Kinshasa. Un départ qui n’augure rien de bon pour l’avenir des pourparlers, même si sur le plan diplomatique l'ONU et les envoyés spéciaux de la communauté internationale (États-Unis, Union européenne et Union africaine) ont publié un communiqué exhortant les deux parties "à faire preuve d'une retenue maximale sur le terrain pour permettre la conclusion de leur dialogue".
Les négociations de Kampala avaient repris le 10 septembre après plusieurs mois d'arrêt, sous la pression des chefs d'État de la région des Grands Lacs. Elles étaient censées durer deux semaines. Affaibli depuis la dernière offensive conjointe de l'armée congolaise et des Casques bleus fin août, le M23 contrôle une zone de quelque 700 kilomètres carrés adossée aux frontières du Rwanda et de l'Ouganda, dans l'est de la RDC.
Parti en avril 2012 d'une mutinerie d'anciens rebelles intégrés dans l'armée congolaise, le M23 demande la pleine application de l'accord ayant régi leur incorporation dans l'armée en 2009, et défend plus généralement les droits des populations congolaises rwandophones, essentiellement tutsi.
Avec dépêches