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Un vaccin contre le paludisme pourrait être bientôt disponible

Le groupe pharmaceutique GSK a développé un vaccin contre le paludisme destiné tout particulièrement aux enfants d'Afrique sub-saharienne. Si l'Agence européenne du médicament donne son feu vert, le laboratoire pourrait le commercialiser dès 2015.

Un vaccin contre le paludisme pourrait bientôt être mis sur le marché. C’est en tout cas le souhait du groupe pharmaceutique britannique GSK qui a d’ores et déjà annoncé mardi 8 octobre qu’il solliciterait en 2014 un avis scientifique auprès de l'Agence européenne du médicament (EMA). Ce vaccin a été spécialement développé pour des enfants d'Afrique sub-saharienne, et non pour être commercialisé en Europe.

À l'occasion d'une conférence sur le paludisme à Durban, en Afrique du Sud, la firme britannique a annoncé avec son partenaire humanitaire Malaria Vaccine Initiative (MVI, soutenu par la fondation Bill et Melinda Gates) les premiers résultats de son essai avancé, dit de phase 3, portant sur plus de 15 000 enfants.

"L'efficacité du vaccin a été de 46% pour les jeunes enfants et 27% pour les nourrissons" âgés de 6-12 semaines à la première vaccination, sur une période de 18 mois, a affirmé à l'AFP le Dr. Lucas Otieno, principal chercheur en charge de cet essai au Kenya Medical Research Institute/Walter Reed Project, qui juge "encourageants les résultats obtenus jusqu'à présent dans cet essai". "L'essai se poursuit et nous espérons avoir plus d'informations sur la protection à long terme dans le courant de 2014. […] Nous allons évaluer l'incidence d'une dose de rappel administrée 18 mois après la vaccination" a-t-il ajouté.

Une large diffusion du vaccin en Afrique à prix réduit

En cas de recommandation positive, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pourrait le recommander dès 2015, ce qui ouvrirait la voie à une diffusion en Afrique (principalement à travers l'Unicef et le programme humanitaire Gavi Alliance) à prix réduit, avec une marge de seulement 5%, d'après le groupe pharmaceutique.

GSK avait annoncé en mars de précédents résultats (de phase 2) relativement décevants, dans le "New England Journal of Medicine" (NEM) avec une protection de 43,6% la première année après la vaccination, tombant progressivement jusqu'à zéro après quatre ans. Mais cet essai avait porté sur un faible nombre d'enfants et dans une région au Kenya qui a connu des variations dans les caractéristiques de l'épidémie de malaria, a expliqué le médecin. L'essai de phase 3, lui, a été "mené dans 11 sites d'essais répartis dans 7 pays avec différentes intensités de transmission du paludisme", explique le chercheur.

Le paludisme est dû à un parasite, le plasmodium, qui, transmis par les moustiques, provoque fièvre, maux de tête et vomissements et en l'absence de traitement peut entraîner rapidement le décès par troubles circulatoires. Dans de nombreuses régions du monde, les parasites sont devenus résistants à plusieurs médicaments antipaludiques, ce qui renforce l'intérêt pour la mise au point d'un vaccin.

Avec dépêches