
Violée à l’âge de 13 ans par le cinéaste Roman Polanski, l’Américaine Samantha Geimer revient sur les faits et les conséquences de cet acte sur sa vie dans un livre paru mardi aux États-Unis.
Sous le titre "La Fille. Ma vie dans l’ombre de Roman Polanski" (éditions Plon, sortie le 3 octobre), Samantha Geimer revient sur le viol dont elle a été victime à l’âge de 13 ans par le cinéaste Roman Polanski et l'impact de cette agression sur sa vie.
Le livre, sorti aux États-Unis le mardi 17 septembre, décrit en détail la soirée du 10 mars 1977, quand le réalisateur franco-polonais fait poser la fillette pour des photos, lui fait boire du champagne, lui donne un relaxant avant d'avoir avec elle des relations sexuelles, non consenties dit-elle, dans la maison de Jack Nicholson à Hollywood.
Sous le coup de l'alcool et de la drogue, impressionnée par la célébrité du cinéaste et la différence d'âge, elle ne se débat pas, raconte-t-elle. "Pourquoi me battre?" écrit-elle. "Je ferais n'importe quoi pour que ce soit fini". Puis elle dit sa peur, ses larmes, quand il la raccompagne chez elle.
"J'ai été prise en photo par Roman Polanski et il m'a violée", écrira-t-elle un peu plus tard dans son journal, selon ce livre.
Elle raconte ensuite la pression incessante des médias, de la police et de la justice, en dépit des efforts de sa famille pour la protéger. Elle dénonce la façon dont elle a été broyée par le système judiciaire californien et par ceux "dont le souci de publicité dépasse leur souci de justice". À l’âge de 13 ans, "mon crime était d'avoir été la victime d'un viol, par une célébrité d'Hollywood".
Pour autant, pas de haine chez cette femme âgée de 50 ans. Elle affirme même à la fin de l'ouvrage lui avoir pardonné. "Je ne lui ai pas pardonné pour lui, je l'ai fait pour moi". "Le pardon n'est pas un signe de faiblesse, c'est un signe de force", écrit-elle, en dénonçant tous ceux qui l'ont présentée comme une victime, un qualificatif qu'elle rejette.
Dans cet ouvrage, qui porte en couverture une photo d’elle en noir et blanc prise par Roman Polanski à l’époque des faits, Samantha Geimer publie une courte lettre que lui a envoyée Polanski en 2009, où il se dit "désolé d'avoir tellement affecté (sa) vie".
Après 42 jours de prison, puis sa libération sous caution, le cinéaste franco-polonais, qui avait plaidé coupable de "rapports sexuels illégaux", s'était enfui des États-Unis avant le prononcé du verdict, craignant d'être lourdement condamné.
Rattrapé par l'affaire en 2009, il avait été arrêté en Suisse sur la base d'un mandat international américain, puis assigné à résidence avant d'être libéré par les autorités suisses.