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Disparition de dix athlètes congolais venus en France pour les Jeux de la Francophonie

Sept basketteuses, deux cyclistes et un footballeur congolais arrivés à Nice à l’occasion des Jeux de la Francophonie ont disparu après avoir touché une prime de 1 000 euros. De faux agents sportifs pourraient être à l’origine des disparitions.

La délégation congolaise est dans tous ses états. Dix de ses athlètes venus participer à la septième édition des jeux de la Francophonie qui se déroulent à Nice du 7 au 15 septembre ont disparu sans explication depuis dimanche. Parmi eux, sept basketteuses dont les récentes performances faisaient particulièrement la fierté de leur délégation et des supporters. "Nous sommes inconsolables car notre équipe de basketteuses était qualifiée pour le quart de finale de ces Jeux", a confié à l'AFP Barthélémy Okito Oleka, chef de la délégation et secrétaire général aux Sports et Loisirs de RDC. Le groupe comptait initialement 74 membres dont 37 sportifs.

Les trois autres disparus sont des cyclistes, "les deux meilleurs du pays", assure Barthélémy Okito Oleka, ainsi qu’un footballeur. Tous, selon ce responsable, se sont évaporés dans la nature après avoir touché leur prime d’un montant de 1 000 euros. Cette somme, attribuée à chaque athlète par la délégation, est destinée aux dépenses personnelles pendant les Jeux. Les organisateurs français, de leur côté, prennent en charge logement, nourriture et transports.

Ces défections sont courantes dans les rencontres internationales où certains sportifs profitent de leur présence à l’étranger pour y rester, la plupart du temps illégalement. Ce fut notamment le cas lors des Jeux olympiques de Londres en 2012 lorsque sept athlètes camerounais sont restés introuvables.

Agents sportifs frauduleux

Mais les fuyards peuvent également avoir agi sous influence. Afin de prévenir ce genre de situation, les entraîneurs de la délégation congolaise avaient conservé les passeports de leurs athlètes après que des "agents sportifs" agissant "en bande organisée" eurent été repérés, a précisé Barthélémy Okito Oleka. "On a attrapé un complice d'agent sportif, un ancien athlète congolais, il a été remis à la police et nous avons porté plainte" dimanche soir, a également affirmé le chef de la délégation,

Et de poursuivre : "Dans cette histoire, c'est non seulement les Fédérations, mais l'image de marque du Congo qui y perd. Il faut dénoncer ces agents sportifs qui font miroiter beaucoup d'argent aux athlètes en leur promettant de les placer ensuite dans de grands clubs. C'est trop facile", s'est-il insurgé.

Désireux de dénoncer une véritable traite des sportifs africains, associations et acteurs du milieu sportif se mobilisent régulièrement. Le 7 septembre, des joueurs professionnels établis en Belgique se sont justement réunis à l’occasion d’un match pour dénoncer ce phénomène. "De jeunes footballeurs africains à qui l'ont fait croire monts et merveilles sont recrutés chez nous. Mais une fois arrivés en Belgique, certains sont livrés à leur propre sort, dans la misère la plus totale", explique le site RTL.be.

"Il faut que ces gens-là négocient officiellement avec les Fédérations et attendent la fin des compétitions s'ils sont intéressés par tel ou tel athlète. Que les choses ne se passent pas de manière clandestine", a estimé Barthélémy Okito Oleka.

Plus de 50 nations participent à ces Jeux, qui mêlent compétitions sportives et concours culturels.

Avec dépêches