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JO-2020 : la liesse à Tokyo, la déception à Madrid et Istanbul

La presse nippone a salué dimanche la victoire de Tokyo à l'organisation des JO de 2020, malgré les craintes dues à la centrale nucléaire de Fukushima. Les médias espagnols et turcs ont en revanche du mal à digérer l'échec de Madrid et Istanbul.

À l’annonce de la victoire de Tokyo pour l’organisation des Jeux olympiques d’été de 2020, des milliers de japonais ont manifesté leur joie dans les rues du pays, dimanche 8 septembre. Ils avaient suivi durant toute la nuit le scrutin qui se déroulait à l’autre bout du monde, à Buenos Aires, en Argentine.

La presse du pays était déjà imprimée quand la nouvelle est tombée aux premières heures de la journée, mais les sites Internet des différents médias japonais ont largement félicité la cité impériale.

"À la suite de l’échec pour les JO de 2016, cette fois ce ne sont pas seulement la capitale et le monde du sport qui se sont mobilisés, mais aussi les milieux économiques et l’État. Cette unité a été positive", a ainsi salué le quotidien Mainichi.

"Les Jeux olympiques sont un événement gigantesque qui a un fort impact sur l’économie et sur la société. Ils peuvent donner un nouvel élan et faire passer à un stade plus avancé le sport nippon", a également souligné le journal économique Nikkei.

Le plus grand quotidien japonais, Asahi Shimbun, a cherché à comprendre les raisons de ce succès. Selon lui, Tokyo a montré "sa force" et surtout réussi à effacer les craintes concernant les récentes révélations de fuites radioactives de la centrale nucléaire de Fukushima.

"Dans un discours juste avant le vote du CIO le 7 septembre, la princesse Hisako a remercié le CIO pour son soutien après le tremblement de terre. Le Premier ministre a aussi affirmé qu’il n’y avait aucun problème concernant les fuites. C’est l’assurance que les membres du CIO voulaient entendre", explique ainsi Asahi Shimbun.

Le fiasco espagnol

Alors que les médias japonais se réjouissaient de ce futur événement planétaire, la presse espagnole s’interrogeait sur les raisons de ce troisième échec de suite pour Madrid, après 2012 et 2016. Véritablement sonné, le journal de centre gauche El Pais, qui parle de "déception" et de "cauchemar", estime que cette défaite est due à la crise économique et aux différentes affaires de dopage.

"La candidature de Madrid proposait 80% d’infrastructures déjà construites, mais le Japon offrait la même chose ainsi que d’autres avantages. La candidature espagnole ne pouvait pas non plus se débarrasser de l’ombre du dopage et de la crise qui frappe le pays. Elle a fini par payer pour ces deux problèmes", peut-on lire dans El Pais.

Le journal de centre droit El Mundo reprend les mêmes explications tout en dénonçant la perte d’influence du royaume ibérique : "la défaite ne peut s’expliquer que par la perte d’influence internationale de l’Espagne et la détérioration de son image, plombée par le chômage, la crise, la corruption politique, les tensions territoriales et la longue ombre du dopage, très présente à travers la polémique opération Puerto".

La Turquie, près du but

La grande majorité des journaux turcs consacraient également leur une ce dimanche au vote du CIO et surtout à l’échec de la candidature d’Istanbul. Alors que la "sublime porte" a été battue lors du scrutin final par Tokyo, les médias du pays oscillaient entre déception et fierté d’être passés si près du but.

"Ce n’était pas notre destin", a ainsi titré, très fataliste, le journal pro-gouvernemental Yeni Safak, tout en accusant les protestataires du mouvement du Parc Gezi d’avoir entaché la candidature de la ville.

Pour le quotidien Vatan, la défaite s’explique en revanche par les "calculs des européens", qui auraient d’après lui choisi de soutenir la candidature asiatique de Tokyo en 2020 pour espérer avoir des Jeux olympiques organisés en Europe en 2024.

Le journal Hurriyet reprend pour sa part sur son site les propos tenus par le prince Albert II de Monaco, membre du comité international olympique. Il a  déclaré après le vote que la proximité du conflit syrien avait "certainement joué un rôle" dans l’éviction d’Istanbul.