Après l'annulation de sa condamnation en première instance, le médecin qui a aidé la CIA à débusquer Ben Laden en 2011 est rejugé à partir de jeudi par la justice pakistanaise. L'homme avait mené une fausse campagne de vaccination à Abbottabad.
La justice pakistanaise rejuge, à partir de jeudi 29 août, Shakeel Afridi, le médecin qui a aidé la CIA à débusquer Ben Laden dans le nord du Pakistan en 2011. L’homme avait été condamné pour "trahison" en première instance à 33 ans de prison par un tribunal tribal avant que cette décision soit annulée par le directeur de l'administration de Peshawar.
Selon un responsable gouvernemental, la justice a estimé qu'il n'avait pas eu la chance de se défendre convenablement lors du premier procès.
L’accusé est jugé pour avoir mené une fausse campagne de vaccination à Abbottabad, la ville où se terrait le chef d'Al-Qaïda avec ses femmes et ses enfants. Cette fausse campagne, organisée par la CIA, aurait permis de prélever l’ADN de la famille de Ben Laden et ainsi de convaincre le renseignement américain de la présence du terroriste dans cette ville située à une centaine de kilomètres seulement au nord de la capitale Islamabad.
Malgré l’annulation de sa précédente condamnation, M. Afridi n’a pas été remis en liberté, ont précisé des avocats impliqués dans ce dossier.
Shakeel Afridi avait été arrêté par les services de renseignement pakistanais peu après le raid fatal à Oussama Ben Laden, le 2 mai 2011.
Dans les zones tribales du nord-ouest du pays, qui constituent un repaire de Taliban et autres groupes islamistes armés proche d'Al-Qaïda, la méfiance à l'égard des campagnes de vaccination a décuplé depuis l'affaire Afridi. Pire, plus d'une vingtaine de personnes travaillant pour des campagnes anti-polio ont été tuées depuis un peu plus d'un an dans le pays.
Avec dépêches