L'Iran, fidèle allié de Bachar al-Assad, a reconnu samedi l'utilisation d'"agents chimiques" en Syrie, quelques jours après que des dizaines de Syriens ont été tués près de Damas. Le président iranien Rohani n'a cependant pas désigné de responsable.
Le président iranien Hassan Rohani, allié de Bachar al-Assad, a reconnu samedi 24 août pour la première fois l'utilisation d'"agents chimiques" en Syrie, quelques jours après une attaque près de Damas, qui a fait des dizaines de morts. "La situation qui domine aujourd'hui en Syrie, et la mort d'un certain nombre d'innocents provoquée par des agents chimiques sont très douloureuses", a déclaré Hassan Rohani, d’après le site du gouvernement.
Pas d’accusation
Il n'a accusé personne de l'utilisation présumée de ces armes chimiques, mais le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait déclaré jeudi que, si l'information sur l'utilisation d'armes chimiques était confirmée, les rebelles en seraient responsables.
L'opposition syrienne a accusé le régime de Bachar al-Assad d'avoir attaqué mercredi à l'arme chimique des secteurs aux mains de la rébellion dans la périphérie de Damas, parlant de plus de 1 000 morts. Des allégations rejetées en bloc par le régime syrien.
L'Iran, principal soutien régional de la Syrie, met régulièrement en garde contre le renforcement des groupes extrémistes sunnites liés à Al-Qaïda dans ce pays.
"Tout faire pour empêcher l’utilisation d’armes chimiques"
La haute représentante de l'ONU pour le désarmement, Angela Kane, est arrivée samedi à Damas pour négocier les modalités d'une enquête sur des accusations d'utilisation d'armes chimiques, selon un vidéaste de l'AFP.
Angela Kane est arrivée dans un grand hôtel de le capitale sans faire de déclarations. Elle va demander au gouvernement syrien d'autoriser les experts de l'ONU déjà présents en Syrie à enquêter dans la banlieue de Damas sur ces accusations. (AFP)
Le chef de l’État islamique a, par ailleurs, appelé la communauté internationale à empêcher l’utilisation d’armes chimiques. "La République islamique d'Iran, qui a été victime d'armes chimiques, demande à la communauté internationale de tout faire pour empêcher l'utilisation de telles armes partout dans le monde", a ajouté Hassan Rohani. Des milliers d'Iraniens ont, en effet, été tués durant la guerre Iran-Irak (1980-88) par des armes chimiques utilisées par l'armée irakienne, notamment dans les zones civiles.
La communauté internationale souhaite que des experts de l'ONU, présents en Syrie depuis dimanche, puissent aller enquêter au plus vite sur les lieux de l'attaque de mercredi, après les allégations d'utilisation de gaz toxiques
Le président Rohani a enfin condamné "l'insécurité, les actions terroristes et le raid du régime sioniste au Liban (contre une position d'un groupe palestinien survenu vendredi, NDLR) qui montrent qu'un vaste complot a été préparé au Proche-Orient par les ennemis et dont on voit les signes au Liban, en Syrie et en Égypte".
"L'insécurité dans la région [...] profitera au régime sioniste", a-t-il ajouté. L'Iran ne reconnaît pas l'existence d'Israël. Les responsables iraniens accusent régulièrement les États-Unis et leurs alliés occidentaux et arabes de soutenir les rebelles syriens pour affaiblir le "camp de la résistance" (Iran, Syrie, Hezbollah et les groupes islamistes palestiniens) face à Israël.
Avec dépêches