Le rappeur tunisien Weld El 15 a été interpellé et battu jeudi soir par des policiers à l'issue d'un concert, a affirmé l'avocat du chanteur. L'artiste, condamné en juillet pour son titre "Les policiers sont des chiens", a été remis en liberté.
Le rappeur tunisien Weld El 15, condamné début juillet pour une chanson insultant la police, a été interpellé et battu jeudi soir par des policiers à l'issue d'un concert, a affirmé vendredi son avocat, Ghazi Mrabet, à l'AFP.
"Après le concert au festival international de Hammamet (50 km au sud de Tunis), de 25 à 30 policiers sont entrés de force dans les loges et ont interpellé Weld El 15 et un autre rappeur, Klay BBJ", a relaté l'avocat.
"Dans le fourgon, ils ont été battus, surtout Weld El 15 qui a été blessé au visage notamment", a-t-il ajouté. Selon lui, les policiers ont demandé que les deux artistes -- qui ont été remis en liberté dans la nuit -- soient déférés devant le parquet en raison de chansons offensantes envers les fonctionnaires.
Dépôt de plainte contre la police
Après avoir écopé de deux ans ferme en première instance, Weld El 15 avait vu sa peine réduite en appel à six mois de prison avec sursis pour sa chanson "Boulicia Kleb" (Les policiers sont des chiens). "Mais il n'a pas chanté cette chanson (jeudi soir). Il a chanté son vieux répertoire, des chansons datant de l'époque (du dictateur déchu Zine El Abidine) Ben Ali", a souligné Me Mrabet.
"À l'époque, il n'avait pas été arrêté pour ces textes", a-t-il encore relevé. L'avocat a indiqué qu'il allait déposer plainte contre les policiers pour avoir passé à tabac son client.
Le procès de Weld El 15, de son vrai nom Ala Yaacoubi, avait relancé les critiques contre le gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda qui est régulièrement accusé de chercher à restreindre la liberté d'expression acquise après la chute du régime de Ben Ali en janvier 2011.
Plusieurs ONG ont ainsi dénoncé le placement en détention provisoire depuis dimanche d'un caméraman, qui avait filmé un cinéaste jetant un oeuf sur le ministre de la Culture.
AFP