logo

Les négociations israélo-palestiniennes, qui avaient repris fin juillet, risquent de se poursuivre dans un climat tendu le 14 août à Jérusalem, après l'annonce de nouvelles constructions israéliennes à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.

Après trois ans de statu quo, les négociations israélo-palestiniennes, qui avaient repris fin juillet à Washington sous l’égide de la diplomatie américaine, doivent se poursuivre le 14 août à Jérusalem puis à Jéricho, en Cisjordanie. Les discussions risquent toutefois de reprendre dans un climat de tension.

Si Israël a donné son feu vert, dimanche 11 août, pour la libération de 26 prisonniers palestiniens, le 14 août, dans le cadre de l’accord sur la relance des négociations de paix, parallèlement, l’État hébreu a lancé un appel d’offres pour la construction d'un millier de nouveaux logements dans les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

"Saboter les efforts de la communauté internationale"

Sans surprise, cette décision a provoqué le mécontentement des Palestiniens, qui avaient dans un premier temps salué les libérations de prisonniers. "Il est clair qu'en approuvant de nouvelles constructions trois jours avant la reprise des pourparlers, le gouvernement israélien tente de saboter les efforts de la communauté internationale et des États-Unis pour la reprise des négociations", a dénoncé le négociateur palestinien, Mohammad Shtayyeh.
Toujours selon le responsable palestinien, Israël "a l'intention, par ses activités denses de construction dans les colonies, de détruire les bases d'une solution appelée de ses vœux par la communauté internationale qui vise à établir un État palestinien dans les frontières de 1967". Mohammad Shtayyeh a demandé aux États-Unis de prendre position "clairement et fermement" pour mettre un frein à ces "attaques israéliennes en Cisjordanie, et particulièrement à Jérusalem". La question des colonies, qui avait fait échouer les précédentes négociations en 2010, est centrale dans le déroulement des pourparlers.
"Cela ne change absolument rien", estime-t-on du côté israélien. "Les constructions décidées à Jérusalem et dans les colonies sont situées sur des terrains qui resteront israéliens selon tout traité de paix envisageable", a ainsi déclaré Mark Regev, un porte-parole du Premier ministre, Benjamin Netanyahou.
"Aucun pays au monde n'accepte de diktats d'autres pays sur les endroits où il peut construire ou pas", a affirmé, pour sa part, le ministre israélien du Logement, Uri Ariel.
L'UE appelle à ne pas faire "dérailler" les pourparlers
En réaction, l'Union européenne (UE) a exhorté, lundi, Israéliens et Palestiniens à ne pas saper la reprise du processus de négociations. Les deux parties "doivent s'abstenir de toute démarche de nature à faire dérailler ces négociations", a indiqué Michael Mann, le porte-parole de la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton. Concernant l'appel d'offres israélien, il a rappelé, au cours d'un point-presse à Bruxelles, que les colonies en Cisjordanie étaient "illégales" au regard du droit international. "Ces colonies risquent de rendre impossible une solution à deux États" au conflit, a-t-il prévenu.
L'ONU a également rappelé qu'elle considérait la colonisation en Cisjordanie comme illégale, tandis que la Russie s'est montrée encore plus critique, jugeant cette annonce "contre-productive".
Selon certains médias israéliens, l'annonce de ces constructions a été organisée pour calmer l'aile dure de la coalition dirigée par le Premier ministre, qui s'oppose ardemment à la libération de prisonniers. La plupart des détenus avaient été arrêtés pour le meurtre d'Israéliens ou de Palestiniens soupçonnés de collusion avec Israël. La majorité d'entre eux seront expulsés et dirigés sur la bande de Gaza.