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Gel du budget et réduction des effectifs : l'armée française va se serrer la ceinture

Le gouvernement a présenté vendredi, à l'issue du Conseil des ministres, les détails de la loi de programmation militaire qui entérine un gel du budget de la Défense jusqu'en 2019 et prévoit une réduction des effectifs.

"L'effort a été maîtrisé pour ne jamais entamer la souveraineté nationale". C'est ainsi que le président François Hollande a présenté la loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2014-2019, vendredi 2 août, à l'issue du Conseil des ministres.

L'idée du gouvernement est de faire participer le secteur de la Défense à l'effort de rigueur budgétaire, tout en essayant de maintenir les crédits suffisants pour ce secteur stratégique. Ainsi, le budget des armées françaises continuera jusqu'en 2016 à s'élever à 31,4 milliards d'euros annuels, comme en 2013, avant de biasser à 29 milliards par an jusqu'en 2019.

Si au niveau des crédits, il y a une certaine continuité, il n'en va pas de même des effectifs. Le gouvernement vise un chiffre de 242 279 personnes (militaires et civils) dépendant de la Défense à l'horizon 2019, contre environ 280 000 actuellement. La France compte y parvenir en coupant 23 500 postes, en plus des 10 175 encore à supprimer au terme de la précédente LPM 2009-2014.

Davantage de Rafale exportés ?

Le gouvernement compte également faire des économies en réduisant sensiblement son programme d'achats de Rafale. L'État compte ainsi en acquérir seulement 26 pendant les six prochaines années (contre 11 par an jusqu'à présent). Une baisse que la France espère compenser par une augmentation des contrats à l'exportation, notamment avec l'Inde.

Pour le gouvernement, malgré le gel des crédits et la baisse des effectifs, les sommes allouées à la Défense permettent à la France "de rester à hauteur de ses responsabilités internationales et de son rang", a affirmé Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement. Une vision qui n'est pas partagée par tous. Le général Vincent Desportes, ancien directeur de l'École de guerre, a regretté, vendredi, que les forces conventionnelles soient "la variable d'ajustement". L'ancien ministre de la Défense entre 2007 et 2010, Hervé Morin, dénonce, quant à lui, le discours de l'actuel majorité qui consisterait "à faire croire qu'avec un maintien peu ou prou des crédits, la France pourra continuer à faire la même chose"

Avec dépêches