
Annoncé puis démenti par Tokyo, samedi, le lancement d'un satellite nord-coréen - qui serait un missile longue portée selon le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis - n'a toujours pas eu lieu. La météo n'est pas favorable, affirme Séoul.
Les conditions météorologiques n'étaient "pas idéales", samedi, pour le tir controversé d'une fusée par la Corée du Nord, ont indiqué un expert et les services météorologiques sud-coréens.
"Des vents assez forts", estimés entre 7 et 10 mètres/secondes, balayaient le site de lancement nord-coréen de Musudan-ri (nord-est), a indiqué le porte-parole du Centre de météorologie.
"C'est partiellement nuageux avec 30 % à 50 % du ciel obscurci par des nuages", a-t-il dit.
Les conditions devraient s'améliorer dimanche matin, avec un vent plus faible, mais le ciel demeurera nuageux.
"Un tir de fusée est possible même avec des vents soufflant jusqu'à 15 mètres/seconde", a déclaré à l'AFP sous le couvert de l'anonymat un expert auprès de l'Institut spatial coréen.
Le régime communiste, via l'agence officielle KCNA, a annoncé samedi la fin des préparatifs avant le lancement de son "satellite expérimental de communications".
Les États-Unis et leurs alliés asiatiques soupçonnent que ce lancement ne masque un tir expérimental de missile longue portée Taepodong-2. Le Japon, qui a déployé des batteries de missiles antimissiles à Tokyo et dans les environs, a promis d'abattre tout engin qui menacerait son territoire.
La Corée du Nord a invoqué son droit à développer un programme spatial à l'instar de l'Iran qui a placé en orbite son premier satellite début février.
Fausse annonce
Samedi, le gouvernement japonais a d'abord annoncé que la fusée en question avait été lancée, avant de démentir l'information.
Un premier message envoyé samedi à 12h16 (03h16 GMT) depuis le Centre de gestion de crise installé dans les bureaux du Premier ministre, à Tokyo, a annoncé qu'un "objet volant semblait avoir décollé de Corée du Nord".
Le gouvernement japonais préfère utiliser l'expression "objet volant" tant qu'il n'aura pas été prouvé qu'il s'agissait d'un missile ou bien d'une fusée transportant un satellite, comme l'affirme Pyongyang.
Cinq minutes plus tard, le Centre de gestion de crise a adressé un nouveau message indiquant que l'information transmise plus tôt était "erronée".
Un responsable du ministère de la Défense a déclaré à l'AFP qu'un radar militaire de la préfecture de Chiba (sud-est de Tokyo) avait interprété une "traînée" au-dessus de la Mer du Japon comme "le tir d'un missile".
Mais le système d'alerte au Japon avait connu auparavant un autre raté.
Près d'une heure et demi avant la fausse information du gouvernement central, les autorités de la préfecture d'Akita (nord) avaient informé toutes ses municipalités que la Corée du Nord avait procédé à un lancement.
Akita et la préfecture voisine d'Iwate doivent être survolées par la fusée nord-coréenne.
Un membre local des Forces d'autodéfense, nom officiel de l'armée au Japon, a affirmé avoir reçu une communication du ministère de la Défense l'informant que "le tir avait eu lieu" vers 10h54 (01h54 GMT), soit six minutes avant le début de la période de tir annoncée par Pyongyang, s'étalant de 11h00 à 16h00 (02h00 GMT à 07h00 GMT).
Un message écrit a été immédiatement transmis par téléphone aux municipalités et la ville de Happo a décidé de diffuser l'information par radio à ses quelque 9.100 habitants, déclenchant plusieurs appels angoissés.
"Nous pensions que toute information venant du ministère de la Défense était crédible", a dit à l'AFP le porte-parole de la préfecture d'Akita, Shosuke Miura.