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En images : la révolte de la place Taksim, un Mai-68 turc

Une semaine après le début des manifestations contre le gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan, la place Taksim à Istanbul s’est transformée en un bastion dédié au mode de vie libéral.

La place Taksim, haut-lieu de la contestation anti-gouvernementale à Istanbul, résiste encore et toujours. Au huitième soir d’une vague de manifestations sans précédent contre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, la place emblématique est une nouvelle fois noire de monde ce vendredi soir.

Mais les manifestants aguerris du week-end du 1er juin, qui protestaient contre le projet d'urbanisation du parc Gezi, ont fait place à une foule jeune et bigarrée qui parcourt Taksim et ses environs, une bière à la main. Le cœur battant d’Istanbul est devenu un lieu de rencontres joyeusement anarchique où se côtoient radicaux laïques élevés dans le culte d’Atatürk, divers groupuscules d’extrême gauche, ou encore des partisans du parti séparatiste kurde PKK.

La place Taksim, lieu de rencontres anarchiques

Mis à part leur volonté de surfer sur le mouvement de contestation, ces groupes politiques ont un autre point commun : ils n’intéressent guère la majorité des manifestants qui occupent le parc Gezi. Installés au milieu des banderoles, ces Indignés à la mode turque s’en tiennent à des revendications d’ordre environnemental et sociétal qui évoquent plus un mouvement type Mai-68 que les révolutions du Printemps arabe.

Au-delà du refus de l’abattage des arbres du parc Gezi, les manifestants dénoncent le retour à l’ordre moral que le pouvoir islamo-conservateur s’efforce d’imposer à travers, notamment, le durcissement des conditions de ventes des boissons alcoolisés. Bien à l’abri derrière une bonne dizaine de barricades, les manifestants ont transformé la place Taksim en une ode improvisée à leur mode de vie libéral.