
Dans une déclaration unanime - approuvée par la Russie, fidèle alliée de Damas - le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé au régime syrien d'autoriser les organisations humanitaires à accéder "immédiatement" à la ville de Qousseir.
Il s’agit de la première déclaration unanime du Conseil de sécurité de l'ONU depuis plusieurs mois. Vendredi 7 juin, l'organe exécutif a demandé au gouvernement syrien un "accès immédiat" pour les organisations humanitaires à la population civile de Qousseir (centre-ouest du pays), ancien bastion rebelle reconquis mercredi et bouclé depuis par l'armée.
L'opposition syrienne a réaffirmé samedi que les développements en Syrie, dont la prise de Qousseir par le régime et son allié libanais Hezbollah, fermaient la porte aux initiatives politiques, en allusion à une éventuelle conférence de paix. "Ce qui se passe aujourd'hui en Syrie ferme totalement les portes devant toute discussion sur des conférences internationales et initiatives politiques car la guerre déclarée par le régime et ses alliés à la région a atteint un niveau qu'on ne peut ignorer", a déclaré le président par intérim de la Coalition nationale de l'opposition, George Sabra, lors d'une conférence de presse à Istanbul.
Dans une déclaration unanime approuvée par la Russie – pourtant fidèle alliée de Damas - le Conseil de sécurité a réclamé au gouvernement syrien un "accès sûr et sans entrave" aux civils ayant besoin d'aide humanitaire d'urgence à Qousseir, rappelant qu'il revenait en premier lieu au gouvernement de les protéger.
"L'armée ne laisse aucune porte de sortie aux rebelles, aux civils, ou aux blessés. Elle veut soit anéantir les rebelles, soit les faire prisonniers", a déploré le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Après avoir repris le contrôle mercredi, avec l'aide cruciale du Hezbollah libanais, la ville de Qousseir, dévastée par deux semaines de combats féroces, puis le village voisin de Dabaa, l'armée a déclaré samedi 8 juin avoir repris le bastion de Boueida al-Charqiya. Des centaines de blessés et de civils de Qousseir s'étaient réfugiés dans cette localité, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires. La région entière est désormais sous contrôle.
Parallèlement, l'ONU a lancé un appel de fonds d'un montant record de 5,2 milliards de dollars pour aider jusqu'en décembre plus de 10 millions de Syriens affectés par le conflit, soit près de la moitié de la population du pays dévasté par plus de deux ans de violences.
Disparition de deux journalistes français
Du côté de la presse, la situation s'avère également compliqué. Depuis le Japon, où il est actuellement en visite d'État, le président François Hollande a annoncé vendredi 7 juin la disparition de deux journalistes français en Syrie. "Je demande que ces journalistes soient immédiatement libérés", a indiqué le président sans citer leurs noms ni les médias pour lesquels ils travaillent, précisant seulement que "le contact a été perdu avec deux journalistes sans qu'on connaisse exactement encore les conditions".
Dans un communiqué, Europe 1 a confirmé être sans nouvelles de deux collaborateurs en mission en Syrie, précisant qu'il s'agissait de Didier François, 53 ans, grand reporter de la rédaction, habitué des zones sensibles, et d'Edouard Elias, 22 ans, photographe. La radio affirme être en contact permanent avec les autorités françaises qui mettent tout en œuvre pour obtenir plus d'informations.
Selon le journal "Les Echos", les deux journalistes auraient été "enlevés jeudi après-midi par quatre hommes armés entre les villes de Marea et Herbl en Syrie". Les deux hommes ont disparu alors qu'ils faisaient route vers Alep, a confirmé Europe 1 auprès de l'AFP.
Avec dépêches