Lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche avec le Premier ministre britannique, Barack Obama a apporté un soutien appuyé à David Cameron sur l’idée de renégocier les conditions de l’appartenance du Royaume-Uni dans l’Union européenne.
Le président américain Barack Obama a apporté lundi un soutien remarqué à David Cameron sur l'idée de renégocier les conditions de l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, alors que le Premier ministre britannique est sous forte pression parlementaire.
"À mon avis, l'idée de base de David est logique : dans une relation très importante, on doit d'abord voir si l'on peut réparer ce qui ne fonctionne pas avant d'envisager une rupture", a déclaré Barack Obama au cours d'une conférence de presse commune avec son hôte à la Maison Blanche.
Le président américain s'est défendu d'intervenir dans les affaires intérieures du Royaume-Uni et a remarqué que "c'est aux Britanniques de prendre des décisions les concernant".
Il a aussi noté que "la participation (du pays) à l'Union européenne constituait une expression de son influence et de son rôle dans le monde, et évidemment d'une relation économique très importante".
La visite de David Cameron à Washington intervient à l'orée d'une semaine qui s'annonce mouvementée pour lui sur le plan politique intérieur : un vote symbolique doit en effet être organisé au Parlement au sujet de l'Union européenne, et une centaine de députés conservateurs eurosceptiques, soit le tiers des effectifs de son parti, pourraient le défier.
En question, l'absence, dans le programme législatif du gouvernement présenté le 8 mai, de projet de loi scellant l'organisation d'un référendum sur le maintien ou la sortie du pays de l'UE. David Cameron a promis une telle consultation à l'horizon 2017, s'il est encore au pouvoir. D'ici là, il souhaite renégocier les conditions d'appartenance du Royaume-Uni à l'Union avant les élections de 2015.
Selon un sondage YouGov publié le 8 mai, 46% des Britanniques veulent une sortie de l'UE, contre 35% qui souhaitent y rester.
"Il n'y aura pas de référendum demain", a expliqué pour sa part M. Cameron lundi. "Cela donnerait aux Britanniques un mauvais choix entre (la sortie de l'UE) et le statu quo, ce dernier n'étant à mon avis pas acceptable".
"Je veux que l'Union européenne change. Je veux que la relation du Royaume-Uni avec l'UE évolue et s'améliore", a-t-il ajouté, en expliquant vouloir préserver l'"intérêt national" de son pays.
"Une fois que ces changements ont été obtenus, mais avant la fin de 2017, est-il dans l'intérêt national de consulter les Britanniques lors d'un référendum en bonne et due forme sur une sortie ou un maintien? Je pense que c'est le cas", a assuré le dirigeant.
"Je sais que David a très activement cherché à obtenir certaines réformes internes à l'Union européenne. Ce sont des négociations difficiles. Beaucoup de pays sont impliqués, je le reconnais", a affirmé pour sa part M. Obama. "Mais tant que nous n'avons pas encore évalué le succès de telles réformes (...) je réserverai mon jugement".
AFP