L'actuel président de la République Giorgio Napolitano a été réélu pour un second mandat lors d'un sixième tour de scrutin. Il avait accepté un peu plus tôt de se représenter à son poste pour sortir son pays de la paralysie politique.
Jusqu'à ce samedi 20 avril, il avait toujours refusé de rempiler à cause de son âge. Et pourtant, du haut de ses 87 printemps, Giorgio Napolitano a été réélu pour un second mandat présidentiel "dans l’intérêt supérieur du pays". Pas vraiment une surprise : un peu plus tôt dans la journée, les principaux partis de la péninsule avait exercé une pression non négligeable sur Napolitano pour l'enjoindre à accepter un nouveau mandat et ainsi sortir le pays de sa paralysie politique.
Il faut dire que l’Italie vit un véritable psychodrame politique : les grands électeurs n'avaient toujours pas réussi samedi matin à se mettre d’accord sur le nom d’un successeur, en cinq tours de scrutin ! Dernier échec en date : celui de l’ancien chef du gouvernement Romano Prodi, vendredi 19 avril, dont la candidature jugée prestigieuse a été coulée à la suite de nombreuses défections au sein de son propre parti.
itSans surprise donc, Napolitano, le choix "de tous", a obtenu plus que les 504 voix nécessaires pour être réélu."J'espère fortement que dans les prochaines semaines, et à partir des jours à venir, que toutes les parties assumeront leurs devoirs dans le but de consolider les institutions de l'État", a-t-il précisé, lors de sa première déclaration depuis sa réélection.
"La République suspendue au-dessus du vide"
Lors du 5e vote samedi 20 avril, le Peuple de la liberté (PDL) de Silvio Berlusconi avait décidé de ne pas participer au scrutin, son allié de la Ligue du Nord avait décidé de voter bulletin blanc, de même que les centristes du chef du gouvernement sortant Mario Monti.
Le Parti démocrate (PD) de Pier Luigi Bersani avait décidé dès vendredi soir, après l'échec de son candidat, Prodi, de voter blanc lui aussi lors de ce cinquième tour.
Le Mouvement cinq étoiles (M5S) qui a cristallisé le vote contestataire avait continué de voter pour son candidat, Stefano Rodota, un expert de droit constitutionnel, auquel s'est rallié également le parti de gauche SEL, ex-allié du PD. Il a dénoncé un "coup d'État" et appelé à une manifestation dans la soirée de samedi devant le Palais de Montecitorio, qui abrite la Chambre des députés.
Troisième économie de la zone euro, l'Italie continue de s'enfoncer dans la crise politique depuis les élections législatives de fin février qui n'ont dégagé aucune majorité claire. "La République est suspendue au-dessus du vide", titrait samedi le Corriere della Sera, premier quotidien de la péninsule.
Avec dépêches