Lors de son allocution hebdomadaire à la radio, le président Obama a laissé la mère de l'un des enfants tués dans l'école de Newtown, en décembre dernier, faire un plaidoyer pour la réglementation des armes à feu à sa place.
Francine Wheeler est la mère de Ben, l'un des 20 enfants de CP tués le 14 décembre dernier dans son école de Newtown, dans le Connecticut. Samedi 13 avril, lors de l'allocution présidentielle hebdomadaire à la radio, c’est elle qui a pris la place de Barack Obama pour faire un plaidoyer anti-armes à feu.
"En tant que citoyenne, je suis à la Maison Blanche aujourd'hui parce que je veux changer les choses et j'espère que vous me rejoindrez, a-t-elle commencé, assise aux côtés de son mari. J'ai entendu des gens dire que la vague de souffrance que notre pays a ressenti le 14 décembre s'est estompée. Mais pas pour nous. Pour nous, c'est comme si cela s'était passé hier. Et dans les quatre mois qui se sont écoulés depuis que nous avons perdu nos êtres chers, des milliers d'autres Américains sont morts à cause d'une arme à feu", a rappelé Mme Wheeler, avant de lancer : "Aidez-nous à faire quelque chose avant que notre tragédie devienne la vôtre".
Ému aux larmes
Une façon de prendre par les sentiments les opposants à toute réglementation sur les armes à feu aux États-Unis. Lundi 8 avril, déjà, Barack Obama avait invité 11 parents d'enfants tués à l'école élémentaire de Newtown, dont les Wheeler, à l'accompagner à Washington à bord d'Air Force One pour y rencontrer des sénateurs afin qu’ils plaident eux-mêmes pour une modification de la législation, et notamment un contrôle accru des antécédents des acquéreurs d'armes.
Si de nombreux républicains conservateurs restent farouchement opposés à cette réforme et invoquent le deuxième amendement de la Constitution - qui garantit à chaque citoyen le droit de détenir une arme pour se défendre -, l’initiative d’Obama semble avoir provoqué la réaction escomptée. Mercredi, en racontant leur histoire, les familles de Newtown ont en effet ému aux larmes le sénateur démocrate Joe Manchin, partisan déclaré du port d'armes à feu.
Après ces rencontres, le Sénat a voté pour ouvrir le débat sur la réforme. Le texte éventuellement adopté devra encore être présenté devant la Chambre des représentants, à majorité républicaine.
Le discours de Francine Wheeler
Avec dépêches