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Affrontements meurtriers à Bangui entre pro-Bozizé et membres de la Séléka

Des heurts entre partisans de l’ex-président et membres de la Séléka, au pouvoir depuis mars, ont fait une vingtaine de morts ce week-end dans la capitale centrafricaine. Le nouvel homme fort du pays, Michel Djotodia, a condamné ces violences.

Une vingtaine de personnes ont été tuées samedi et dimanche 14 avril, à Bangui, lors d'affrontements entre de jeunes partisans du président déchu François Bozizé et des éléments de la coalition Séléka, au pouvoir depuis le 24 mars. Ces heurts ont eu lieu lors d'opérations menées par la Séléka pour retrouver des armes, selon une source policière.

"On approche déjà des 20 morts", a affirmé une source de la morgue de l'hôpital communautaire de Bangui.

"Les premières informations [...] font état de près de 20 morts et plusieurs dizaines de blessés dans les deux arrondissements. Un bilan encore provisoire", selon une autre source policière.

D'après plusieurs témoins joints par l'AFP, 12 personnes ont été tuées dans le 7e arrondissement de Bangui (sud de la capitale), et les tirs ont fait fuir une partie de la population du quartier donnant sur le fleuve Oubangui, que certains ont traversé pour se réfugier au Congo voisin.

"Un élément de la Séléka a ouvert le feu sur un jeune qui tenait un pousse-pousse (avec un corps à inhumer)" et qui est mort "sur le champ", a affirmé à l'AFP un chauffeur de taxi, Freddy, présent sur les lieux au moment de l'incident. "Cela a suscité la colère des membres du cortège et des habitants" du quartier, "des cris et des heurts ont suivi".

Selon une source de la Croix-Rouge, quatre personnes sont mortes à Boy-Rabé, trois autres à Gobongo, deux quartiers du 4e arrondissement (nord de la capitale). Boy-Rabé avait déjà vécu des moments de tension la semaine dernière avec des échanges de coups de feu qui n'avaient toutefois pas fait de victimes mortelles.

Le président Djotodia accuse "les nostalgiques de l’ère Bozizé"

S'exprimant en sango à la radio nationale, Michel Djotodia, élu président samedi par le Conseil national de transition, a réagi aux violences en accusant les partisans de l'ancien président d'être à l'origine des heurts, assurant que la Séléka n'était pas "venue exterminer le peuple centrafricain".

"Les évènements survenus ces 48 heures à Boy-Rabé s'expliquent par le fait que nos hommes sont allés dans ce quartier [...] mais des nostalgiques de l'ère Bozizé [...] ont assassiné nos hommes et sont allés jeter les corps à Ngaragba pour mettre les habitants de Ngaragba dans le coup", a expliqué Michel Djotodia.

"C'est un groupe d'individus, les quelques rares qui tiraient profit de cette période, qui sont acquis à Bozizé, qui veulent pousser les Centrafricains à la guerre civile pour qu'ils s'entretuent. Mais les Centrafricains n'en veulent plus et ils ne sont pas prêts de s'entredéchirer", a-t-il ajouté.

Le Séléka peine à établir l'ordre et la sécurité dans Bangui, en prise aux pillages depuis la fuite du président Bozizé. D'après un bilan provisoire établi par la Croix-Rouge centrafricaine avant les heurts de samedi et dimanche, les évènements liés à la prise de pouvoirde la Séléka ont fait 119 morts (civils, militaires et éléments de la Séléka confondus) et 456 blessés.

Avec dépêches

Tags: Centrafrique,