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Compromis au Sénat sur la vérification du profil des acheteurs d'armes

Sénateurs démocrates et républicains se sont entendus sur un texte qui prévoit de généraliser la vérification des antécédents des acquéreurs d'armes à feu. Un accord qui pourrait relancer l'adoption de certaines propositions de Barack Obama.

C'est un premier pas qui relance les perspectives d'une réforme du contrôle des armes à feu, même si la route reste jalonnée d'obstacles. Les sénateurs démocrates et républicains sont parvenus à un accord, mercredi 10 avril, sur l'extension des vérifications des antécédents des acheteurs d'armes. Une mesure qui fait l'objet d'un consensus dans la société américaine, mais à laquelle des Républicains avaient menacé de s'opposer.

Le texte sur lequel les sénateurs se sont entendus prévoit de rendre obligatoire la vérification des antécédents judiciaires et psychiatriques des acquéreurs d'armes, auprès d'un fichier du FBI, pour les ventes sur Internet et dans les foires spécialisées. Deux circuits qui, en représentant 40 % des ventes actuelles, sont devenus des voies privilégiées d'écoulement des armes dans le pays.

"Nous avons un accord pour empêcher les criminels et les malades mentaux et déséquilibrés de se procurer des armes, a annoncé le sénateur démocrate Joe Manchin. Si vous vous rendez dans une foire, vous serez traité de la même façon que dans un magasin, soumis aux vérifications", a-t-il expliqué.

La mesure "ne résoudra pas tout, mais elle est utile", a ajouté le républicain Pat Toomey, l'autre auteur du compromis qui devrait recueillir l'appui crucial de plusieurs autres républicains dans l'hémicycle.

Le Sénat vote à partir de ce jeudi

Moins de 4 mois après la tuerie de Newtown, qui a coûté la vie à 20 adultes et 6 enfants dans l'école élementaire de Sandy Hook, les sénateurs doivent se prononcer, à partir de jeudi, sur une série de mesures, dont celle sur la vérification du profil des acheteurs. La Chambre des représentants devra ensuite examiner les textes approuvés.

Le sujet étant délicat, les élus ont pris soin, mercredi, de répéter que les droits des propriétaires d'armes ne seraient en aucun cas rognés. Sans surprise, la National Rifle Association, le lobby américain pro-armes, a toutefois immédiatement rejeté le projet, le qualifiant par avance d'inefficace.

Le président Barack Obama, qui avait fait de cette réforme l'une des priorités de l'année, a déjà dû revoir ses ambitions à la baisse, le débat peinant à progresser à Washington. L'interdiction des armes d'assaut n'a, de l'aveu même des démocrates, aucune chance d'être adoptée. Mais deux autres mesures, contre le trafic d'armes et pour de nouveaux crédits pour la sécurité dans les écoles, sont plus consensuelles.

Avec dépêches