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Le Premier ministre français Jean-marc Ayrault a dû défendre mercredi l'action de son gouvernement face à la motion de défiance déposée par l'UMP. Un exercice difficile au lendemain de la démission du ministre du Budget Jérôme Cahuzac.
Elle n’avait aucune chance d’aboutir mais elle ne pouvait pas plus mal tomber. La motion de censure de l’UMP dénonçant la politique économique du gouvernement et rejetée ce mercredi à l’Assemblée nationale intervient au pire moment pour l’exécutif français.
Il faut dire que depuis quelques semaines, le gouvernement encaisse les mauvaises nouvelles à tour de rôle. Après la publication des nouveaux chiffres catastrophiques du chômage au mois de février, l’annonce de la désastreuse cote de popularité du président de la République qui atteint péniblement les 35 %, le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault a dû également digérer la démission, mardi 19 mars, du ministre du Budget Jérôme Cahuzac, un des piliers de l’exécutif, empêtré dans une affaire de "blanchiment de fraude fiscale".
C’est donc dans ce contexte délétère que Jean-Marc Ayrault - lui-même critiqué pour son manque de charisme et d’autorité – a défendu son action gouvernementale dans l’hémicycle. Une véritable gageure pour un homme politique peu à l’aise dans l’exercice du grand oral, qui a dû affronter les huées de l’oppostion et se contenter du timide soutien de son propre camp…
"Je sais où je vais"
"Je sais où je vais. Je sais comment y parvenir. Je sais ce que la France doit être à la fin de ce quinquennat", a-t-il lancé à la tribune de l'Assemblée nationale avant d’énumérer les objectifs de son gouvernement : davantage de dialogue social, de sécurité pour le travail, d’égalité des droits. Moins de chômage et de précarité. "J’appelle à un compromis historique avec tous les Français pour vaincre le chômage", a-t-il ajouté. Seule annonce du Premier ministre : la proposition de loi sur les cumuls des mandats qui sera déposée avant l’été.
Avant lui, Jean-François Copé, le président de l’UMP - toujours très offensif - n’a pas manqué de revenir sur la fébrilité actuelle du gouvernement en accusant le Premier ministre socialiste de "marcher avec détermination vers l'abîme". Clamant qu'il fallait changer de politique "maintenant" dans une allusion au slogan du candidat Hollande, Jean-François Copé a également appelé Jean-Marc Ayrault à s'inspirer d'autres figures de gauche, comme l'Allemand Gerhard Schroeder ou encore les Français Pierre Mendès France et Georges Clemenceau.
Le "teapartisme" de Copé
Pour toute réponse, le chef du gouvernement a dénoncé les dérives idéologiques de son adversaire politique, fustigeant sa tentation de "teapartysme" [référence au "Tea party", l’aile dure de la droite américaine, ndlr]. "Je récuse (…) cette combinaison du libéralisme économique et d'une droite autoritaire et ultraconservatrice, qui conduit à amputer la République de ses valeurs d'égalité et de fraternité", a-t-il lancé.
Reste désormais à savoir si ce discours fleuve de Jean-marc Ayrault aura réussi à resserrer les rangs socialistes - quelque peu désunis - et qui attendaient surtout le "discours d’un chef, qui sait où il va", selon l’expression du député PS de l'Essonne Thierry Mandon. Car si cette motion de censure a été l'occasion pour l’UMP de se mettre en valeur, elle n’en reste pas moins une opportunité pour le camp PS de se ressouder.
Avec dépêches