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Obama lâché par les sénateurs sur l'interdiction des armes d'assaut

Trois mois après la fusillade de Newtown, qui a fait 26 victimes dont 20 enfants, les élus démocrates au Sénat abandonnent un projet destiné à interdire les armes d'assaut. Cette mesure était pourtant l'une des priorités du président américain.

Après la tuerie qui avait coûté la vie à 20 enfants et six adultes le 14 décembre 2012 dans l'école de Newtown (Connecticut), Barack Obama, avait fait de l’interdiction des armes d’assaut l’une de ses mesures phares.

Le président américain va pourtant devoir renoncer à ce projet. Les élus démocrates au Sénat ont en effet décidé d’abandonner ce texte. Le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, a confirmé, mardi 19 mars, qu’il ne disposait pas du soutien nécessaire à la défense du texte.

"À l’heure actuelle, si l’on se réfère aux chiffres les plus optimistes, cette amendement dispose de moins de 40 votes", sur les 100 élus que compte le Sénat, a-t-il déclaré.

Pour garantir l’adoption des mesures les moins controversées, comme le renforcement des contrôles concernant les antécédents des acheteurs et de nouveaux crédits pour renforcer la sécurité dans les écoles, les sénateurs démocrates ont choisi de scinder les propositions de Barack Obama. Le texte sur l’interdiction des armes d’assaut sera soumis au vote indépendamment sous la forme d’un amendement, qui devrait être rejeté.

"Les ennemis sont très puissants"

À l’annonce de cet échec, la sénatrice démocrate de Californie, Dianne Feinstein, à l’origine du texte, n’a pas caché sa déception. "Vous savez sur ce sujet, les ennemis sont très puissants, je l’ai su toute ma vie", a-t-elle confié aux journalistes.

Pour Alan Gottlieb, vice-président exécutif de la Fondation pour le Deuxième amendement (qui garantit le droit de porter des armes) , cette capitulation n’est pas non plus une surprise. Elle s’explique, selon lui, par un simple calcul électoral.

"Beaucoup de démocrates ne veulent pas avoir à affronter les prochaines élections en ayant voté pour ça", a-t-il affirmé à l’AFP.

Le texte controversé aurait interdit dans tout le pays la fabrication, l’important et la vente de 157 modèles de fusils semi-automatiques de type militaire, dits "d’assaut", dont celui utilisé par Adam Lanza, le tueur de la fusillade de Newtown. Seuls sept États et la capitale fédérale Washington interdisent pour l’instant ces armes.

Malgré ce recul sur l’interdiction des fusils d’assaut, les associations qui militent depuis des années pour le renforcement de la législation affirment qu’elles vont continuer à ce battre. L'une des plus influetens, The Brady Campaign to Prevent Gun Violence, a déclaré dans un communiqué qu’il "gardait espoir dans la série de réformes lancée par le président".

Avec dépêches