Le Parlement chinois a élu jeudi Xi Jinping à la présidence de la République populaire. Ce vote parachève le transfert du pouvoir de la génération du président sortant Hu Jintao à celle du nouveau chef de l'État.
Lors d’une séance de l’Assemblée nationale populaire de Chine, Xi Jinping a été formellement élu jeudi 14 mars à la présidence de la République. "J'annonce maintenant que le camarade Xi Jinping est choisi comme président de la République populaire de Chine", a ainsi déclaré Liu Yunshan, un haut responsable du PCC qui présidait la séance retransmise en direct à la télévision. Le Parlement a ainsi entériné les décisions du Parti communiste, qui avait porté Xi Jinping à sa tête et à celle des forces armées - les deux vrais centres du pouvoir - en novembre dernier.
Au son d'une musique entraînante emplissant l'immense hall du Palais du peuple situé sur la place Tiananmen, au cœur de Pékin, Xi Jinping, vêtu d'un costume sombre et d'une cravate rouge, a glissé dans une urne rouge vif son bulletin de vote. Les presque 3 000 délégués ont voté de manière disciplinée, à l'exception d'un "non" et de trois abstentions.
À la fin de la cérémonie, le nouveau président, âgé de 59 ans, a serré la main de son prédécesseur Hu Jintao, 70 ans, qui a effectué deux mandats de cinq ans, le maximum autorisé. Xi Jinping sera flanqué de Li Keqiang comme Premier ministre, qui succède à Wen Jiabao, dont la désignation par l'ANP est prévue vendredi 15 mars.
Concentration de tous les pouvoirs
En endossant le titre de chef de l'État, Xi Jinping représentera désormais la Chine au niveau international et dispose de tous les rênes du pouvoir pour les dix prochaines années. Son premier voyage en tant que président de la République est prévu d'ici la fin du mois avec une visite officielle à Moscou suivie d'une tournée en Afrique.
À la différence de son prédécesseur, une fois élu secrétaire-général du PCC, il avait pris immédiatement la présidence de la puissante Commission militaire centrale, l'organe dirigeant du Parti communiste sur l'Armée populaire de libération (APL). "De mémoire récente, il n'y a pas d'autre figure comparable cumulant un tel pouvoir" en si peu de temps, a commenté Willy Lam, expert de la politique chinoise à l'université de Hong Kong.
Mais en dépit de ses titres, Xi Jinping est encore loin d'avoir carte blanche et devra composer avec ses pairs, le consensus au sein du Comité permanent du Bureau politique du PCC, son organe suprême, étant de règle.
Un vice-président réformiste
La vice-présidence est allée à un membre du Bureau politique à la réputation de réformiste, Li Yuanchao, qui l'a remporté sur le favori, Liu Yunshan, un conservateur en charge depuis 10 ans de la propagande et de l'idéologie.
Le vote de l'ANP était considéré comme une formalité. Aucune autre candidature n'étant possible, il était demandé aux délégués d'approuver ou non les candidats désignés.
L'ANP doit terminer samedi 16 mars la désignation des nouveaux responsables du Conseil d'Etat (gouvernement) avant de conclure ses travaux le lendemain avec un discours attendu du nouveau président chinois.
FRANCE 24 avec dépêches