Réélue à la tête de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) à l’occasion du tout premier congrès du parti, la dame de Rangoun a lancé un ardent appel à l’unité au sein du mouvement, en proie à des dissensions internes depuis plusieurs mois.
Aung San Suu Kyi a été réélue dimanche présidente de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) au dernier jour du congrès du principal parti de l'opposition birmane, a indiqué une source au sein de ce parti qui vise la victoire aux élections de 2015.
La lauréate du prix Nobel de la paix, députée depuis l'an dernier, a été réélue à l'unanimité par les 120 membres du comité central, a précisé cette source à l'AFP, alors qu'aucun autre candidat ne s'était présenté contre elle.
Les 850 délégués de la LND sont réunis depuis vendredi à Rangoun pour le premier congrès de l'histoire du parti, à deux ans de législatives dont la Ligue est favorite.
Le parti doit définir une stratégie et tourner la page de la clandestinité, mais aussi surmonter les "conflits" internes que Suu Kyi a reconnus samedi lors d'un discours où elle a prôné l'unité.
"Il est très important que nous soyons unis en ce moment", a-t-elle répété dimanche.
"Je voudrais vous demander de ne pas laisser des sentiments personnels mettre en danger l'avenir du pays", a-t-elle encore insisté.
"Nous devons saisir notre chance. Dans le cas contraire, ce sera une perte non seulement pour la LND, mais aussi pour le pays".
La Ligue a passé 20 ans dans la quasi-clandestinité sous la junte militaire et beaucoup de ses cadres, dont Suu Kyi, ont passé de longues années en prison. Elle a désormais réintégré le processus politique légal grâce aux réformes entreprises depuis deux ans par le nouveau régime.
Portée par l'extraordinaire charisme de Suu Kyi, la LND est devenue l'an dernier le premier parti d'opposition parlementaire, au terme de législatives partielles remportées haut-la-main.
Mais le parti a été secoué par de vives querelles internes ces derniers mois, conduisant notamment à l'expulsion de quatre membres, qui se sont vu refuser l'accès au congrès.
AFP