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Dans une vidéo, Boko Haram revendique le rapt des Français au Cameroun

Dans une vidéo postée sur Internet, des hommes se réclamant du groupe radical Boko Haram revendiquent l'enlèvement des sept Français dans le nord du Cameroun. Des images que la diplomatie française a jugées "terriblement choquantes".

Paris dénonce des images "terriblement choquantes"

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a dénoncé lundi dans un communiqué des "images terriblement choquantes", qui "démontrent une cruauté sans limites".

"Nous procédons aux vérifications nécessaires dans ces circonstances. Tous les services de l'Etat sont mobilisés pour libérer nos compatriotes", a assuré le chef de la diplomatie française.

Auparavant, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait affirmé que le gouvernement avait "désormais l'information que le groupe Boko Haram revendique la détention" de la famille française, précisant que les otages étaient probablement détenus au Nigeria.

Dans une vidéo postée lundi 25 février sur Internet, des hommes se présentant comme des membres du groupe islamiste nigérian Boko Haram ont revendiqué la prise d'otages des sept Français, enlevés dans le nord du Cameroun la semaine dernière. Une information confirmée en début de soirée lundi par le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault.

"Nous sommes Boko Haram," déclare, dans la vidéo d'une durée de 3 minutes et 25 secondes, un homme en habit militaire, dont le visage est camouflé sous un foulard. Derrière lui, assis au sol, les otages enlevés le 19 février dans le nord du Cameroun : quatre enfants et trois adultes.

 "Nous avons été arrêtés par Boko Haram"

Tanguy Moulin-Fournier, le père de famille, délivre au début de l’enregistrement un message indiquant l’identité des ravisseurs. "Nous avons été arrêtés par Boko Haram", lit-il sur une feuille de papier, visiblement sous la contrainte, avant de préciser les revendications du groupe armé : la libération de leurs membres emprisonnés au Cameroun et au Nigeria.

À ses côtés, se trouvent sa femme, voilée, son frère, ainsi que ses quatre jeunes garçons âgés, selon les informations d'un diplomate occidental au moment de l'enlèvement, de 12 ans, 10 ans, 8 ans et 5 ans. Le président français, François Hollande, avait déclaré la semaine dernière que les otages étaient retenus "sans doute en deux groupes".

Les otages menacés d'exécution

Dans cette même vidéo, l'un des ravisseurs interpelle directement François Hollande. "Je m’adresse au président français, nous […] Boko Haram […] avons pris en otage ces sept personnes derrière moi : deux hommes, une femme et quatre enfants aux frontières entre le Nigeria et le Cameroun", expose-t-il, avant de détailler les raisons pour lesquelles ils ont procédé à ce rapt.

"Premièrement, le président français a choisi de faire la guerre à l’islam [en référence à l’intervention militaire française au Mali, NDLR] et nous allons lui faire la guerre. Deuxièmement, nous avons mobilisé nos troupes partout pour sauver les plus faibles de nos frères", poursuit-il, prenant à partie les présidents nigérien et camerounais. Et de conclure : "si vous n’exécutez pas toutes nos demandes, nous serons obligés d’exécuter les otages."

Ni la date, ni l’origine de cette vidéo n'ont pu être déterminées pour l’instant.

Le 19 février, les sept Français, dont un employé de l'entreprise française GDF-Suez, appartenant à la même famille, ont été enlevés dans le nord du Cameroun. Selon les autorités camerounaises, ils auraient été transportés dans le nord-est du Nigeria voisin. Les autorités françaises, camerounaises et nigérianes n'ont, depuis, pas retrouvé leur trace.

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Reportage aux côtés du Bataillon d'intervention rapide dans le nord du Cameroun
Dans une vidéo, Boko Haram revendique le rapt des Français au Cameroun