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En fusionnant, American Airlines et US Airways veulent dominer le ciel américain

American Airlines et US Airways ont officialisé leur intention de s'unir pour devenir le numéro un du secteur aux États-Unis. Cette fusion constitue un nouveau chapitre dans la valse des rapprochements qui agitent l'espace aérien américain.

Les compagnies aériennes d'AMR, maison mère d'American Airlines, et US Airways veulent fusionner pour former un nouveau groupe qui gardera le nom d'American Airlines et pèsera 11 milliards de dollars en Bourse. Les autorités de la concurrence et un juge des faillites doivent encore donner le feu vert à cette union.

Le nouveau groupe deviendrait alors numéro un du secteur aux États-Unis. American Airlines et US Airways afficherait, ainsi, une flotte d'environ 1 530 appareils (près de trois fois plus qu'Air France-KLM) et un chiffre d'affaires combiné d'environ 40 milliards de dollars en 2012, légèrement supérieur à ceux de United Continental (37,15 milliards) et Delta (36,7 milliards). Le nouvel ensemble pourra desservir 336 destinations dans 56 pays pour une moyenne de 6 700 vols par jour. Une puissance de frappe qui permettra au nouveau American Airlines de détenir 5 % de l'offre mondiale en sièges.

American Airlines à reculons

Ce mariage boursier a d’abord été voulu par US Airways : la compagnie a doublé ses bénéfices au dernier trimestre 2012 et voyait AMR comme un partenaire de taille pour gagner en importance sur un marché très concurrentiel. AMR a d’abord voulu continuer seul mais les processus de restructuration douloureux et une perte de 88 millions de dollars au dernier trimestre l’ont finalement convaincu.

La fusion est structurée uniquement en actions : les créanciers d'American Airlines détiendront à l'issue de l'opération environ 72 % de la nouvelle compagnie et les actionnaires d'US Airways recevront le reste. Le patron d’US Airways, Doug Parker, deviendra directeur général du nouveau groupe, tandis que le patron d'AMR, Tom Horton, restera président du conseil d'administration. Le siège du nouveau groupe se situera à Dallas-Forth Worth, au Texas, base d'AMR.

Risque de casse sociale

Le rapprochement s’inscrit dans un contexte de consolidation du secteur aérien américain qui avait vu dernièrement la fusion de Delta Airlines et Northwest Airlines, de United Airlines et Continental Airlines, et de Southwest et Airtran.

Cette fusion ne va probablement pas se faire sans casse sociale. Les patrons des deux compagnies estiment qu’il est encore trop tôt pour chiffrer précisément le nombre d’emplois qui pourraient être supprimés à l’issue de l’opération. Ils ont cependant précisé à l’agence de presse française AFP que la restructuration ne devrait pas coûter trop cher et affecterait essentiellement la gestion et l’administration.

Selon Tom Hoban, responsable de la communication du syndicat de pilotes Allied Pilot Association, les syndicats soutiennent pour leur part la fusion qui permettrait de meilleures conditions salariales qu’au sein d’une compagnie American indépendante. "Les salariés sont fortement derrière cette fusion. Les banques d’investissement la soutiennent. Les dirigeants d’American s’y mettent en retard et avec réticence", a-t-il ajouté.

France 24 avec dépêches