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Grand Slam de Paris : Teddy Riner, la force tranquille

Quintuple champion du monde et champion olympique en titre, le Français a tenu son rang en remportant, dimanche, pour la 6e fois consécutive le Grand Slam de Paris. Le tournoi a été plus difficile pour Lucie Décosse, qui a dû se contenter du bronze.

Six mois après les Jeux olympiques de Londres, Teddy Riner n'a pas manqué son retour à la compétition. Le géant de 23 ans a inscrit son nom au palmarès du Grand Slam de Paris pour la sixième année consécutive.

Le Guadeloupéen donne le ton dès son entrée dans le tournoi. C'est avec sa traditionnelle coupe de guerrier que Teddy Riner monte sur le tatami. Le regard sévère et concentré, il ne semble pas faire attention aux 22 000 spectateurs qui sont venus l'acclamer à Bercy. Le quintuple champion du monde et champion olympique en titre des plus de 100 kg n'est pas là pour faire de la figuration.

Même si à 23 ans, il a déjà tout gagné, le Guadeloupéen est loin d'être rassasié. “La motivation n'est pas différente, j'ai toujours aussi faim. Ce qui me motive c'est de mettre des ippons, j'ai envie de décoller les mecs", a-t-il annoncé la veille du tournoi.

Riner dans son palais

Mais pour son premier combat de la journée, il doit se contenter d'une victoire par pénalités face à l'Ouzbek Boltoboy Baltaev, un adversaire visiblement terrorisé de se retrouver face au colosse français.

En quarts de finale, Teddy Riner peut enfin montrer l'étendue de son talent. Il ne lui faut que 13 petites secondes pour éliminer sur ippon Ryu Shichinohe, pourtant considéré comme le nouvel espoir japonais.

Néanmoins pour accéder à la finale, Oscar Brayson lui complique la tâche. Teddy Riner souffre face au Cubain qui refuse le combat. Porté par le public parisien qui hurle avec passion "Teddy, Teddy", il finit toutefois par l'emporter aux pénalités. La voie est alors libre pour décrocher l'or. Il ne lui reste plus qu'à se débarrasser du Coréen Sung-Min kim. Le judoka asiatique résiste tant qu'il peut, mais finit par céder sur ippon face à un Teddy Riner poussé par son public.

Une nouvelle fois sacré, Teddy Riner savoure, mais pense déjà à la suite de sa carrière. "Il faut toujours s'améliorer. Il y a toujours des défauts à corriger", déclare-t-il humblement aux journalistes en quittant le tatami.

Le désarroi de Lucie Décosse

Pour ses adieux au tournoi qu'elle a gagné à sept reprises, Lucie Décosse a, de son côté, raté sa sortie en ne remportant qu'une médaille de bronze. Dès son premier combat, la championne olympique des -70 kg montre des signes de fébrilité. Elle grimace face à l'Espagnole Maria Bernabeu. Expérimentée, elle remporte toutefois son duel à 30 secondes de la fin du match sur ippon.

Puis en quarts de finale contre la Néerlandaise Kim Polling, la judoka française se fait surprendre. Dans un silence assourdissant, elle tombe sur ippon. La Guyanaise est contrainte de passer par les repêchages pour espérer repartir avec une médaille. Même si l'entrain n'y est plus, Lucie Décosse se débarrasse de la Tunisienne Houla Miled pour obtenir son billet pour la petite finale qu'elle remporte finalement contre sa compatriote Marie Pasquet.

La triple championne du monde ne repart pas les mains vides, mais la déception est grande. Alors qu'elle avait prévu de ranger son kimono à la fin de la saison, elle envisage désormais de mettre un terme à sa carrière plus tôt que prévu. “Pour aujourd’hui, je m’étais dit : il faut que tu montres que tu es championne olympique ! Mais je n'y suis pas arrivée. (…) Je pense forcément à arrêter. Je n’ai pas envie de me pointer aux Championnats du monde (NDLR : du 26 août au 1er septembre au Brésil) dans cet état là !", a-t-elle expliqué en larmes devant la presse.

Lucie Décosse peut toutefois se consoler. La relève féminine française est assurée. Lucie Louette a remporté dimanche le Grand Slam dans la catégorie des -78 kg, tandis que Automne Pavia (-57kg) et Clarisse Agbegnenou (-63kg) sont aussi montées samedi sur la plus haute marche du podium.