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La Cour suprême mexicaine ordonne la libération immédiate de Florence Cassez

La Cour suprême mexicaine a ordonné la libération immédiate de la Française Florence Cassez, condamnée à 60 ans de prison pour complicité d'enlèvements. Trois juges sur cinq ont voté en faveur de sa remise en liberté.

Enfin libre. La Cour suprême du Mexique a décidé mercredi la libération immédiate de  Florence Cassez pour violation de ses droits fondamentaux. La Française, emprisonnée au Mexique depuis sept ans, avait été condamnée à 60 ans de réclusion pour enlèvements. Trois des cinq juges de la première chambre de la Cour suprême ont voté en faveur de sa remise en liberté.

"C'est le coup de théâtre que les amis de Florence Cassez avait espéré", explique  Laurence Cuvillier, la correspondante de FRANCE 24 à Mexico. "La Française pourrait sortir dans les heures qui viennent ou au plus tard, demain", a-t-elle ajouté.

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"On a eu un soutien extraordinaire"

Il faut dire que cette fois-ci, la donne avait été différente : la fin du mandat du président Calderon, hostile à la remise en liberté de la Française, et le renouvellement, en novembre, de deux juges de la Cour - dont l'un en remplacement d'un magistrat qui avait voté contre sa libération en mars 2012 - avait suscité l'espoir dans le camp de la Française. Interrogé à l'époque par l'AFP, l'avocat mexicain de Florence Cassez, Me Agustin Acosta, avait estimé que ces changements "signifiaient un renouvellement fondé de l'espoir de la défense".

"Je suis folle de joie"

Charlotte Cassez, sa mère, a laissé exploser sa joie, dans un café parisien envahi par les caméras. "Je suis folle de joie, je ne peux rien vous dire d'autre. Florence est fabuleuse, elle est extraordinaire, j'adore ma fille", a-t-elle confié, le sourire aux lèvres, aux journalistes.

Le président François Hollande a évoqué de son côté la fin "d'une période particulièrement douloureuse".

Florence Cassez est libre mais pas blanchie pour autant. "Elle n'est pas innocente aux yeux de la justice mexicaine, tout simplement parce que ce n'est pas du ressort de la Cour suprême de se prononcer sur la culpabilité ou non d'une personne", ajoute Laurence Cuvillier.

La demande de liberté de Florence Cassez avait déjà été refusé le 21 mars 2012 par la plus haute instance juridictionnelle mexicaine. La proposition de libération immédiate de la Française n'avait recueilli que deux voix sur cinq, celle des juges Arturo Zaldivar et Olga Sanchez, contre trois nécessaires pour dégager une majorité.

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"J'ai une reconnaissance pour la justice mexicaine"
La Cour suprême mexicaine ordonne la libération immédiate de Florence Cassez

Pourtant, les cinq juges de la première chambre avait relevé, à l'unanimité, de graves violations des droits de la défense au cours de l'instruction.

La Française, qui a toujours clamé son innocence, avait vu sa condamnation confirmée par la justice ordinaire mexicaine en février 2011, avec le rejet de son pourvoi en cassation après deux autres jugement défavorables en avril 2008 et mars 2009.

Crise diplomatique franco-mexicaine

Âgée aujourd'hui de 38 ans, Florence Cassez avait été arrêtée avec son ex-compagnon mexicain Israel Vallarta en décembre 2005. L'agence fédérale d'investigation avait ensuite présenté un montage filmé d'une prétendue arrestation en direct dans le ranch de Vallarta, avec libération de trois otages.

L'affaire Cassez avait provoqué une crise diplomatique entre la France et le Mexique en février 2011, avec l'annulation de l'Année du Mexique en France par les autorités mexicaines, en réponse à la décision du président Nicolas Sarkozy de consacrer cet événement à la prisonnière.

Son successeur à la tête de l'État français, François Hollande, a évoqué l'affaire Cassez en octobre dernier, lors de la visite en France du nouveau président du Mexique Enrique Peña Nieto, qui a pris ses fonctions le 1er décembre. François Hollande avait affirmé à cette occasion que la France faisait "confiance à la Cour suprême pour en terminer avec cette situation douloureuse".

FRANCE 24 avec dépêches