Tony Parker a réalisé, le 10 décembre, le 1er triple-double de sa carrière : 27 points, 12 passes décisives, 12 rebonds. Une ligne supplémentaire sur sa carte de visite déjà bien fournie, explique Armel Le Bescon, auteur d’un ouvrage sur "TP".
Le triple-double est un terme utilisé pour définir une performance individuelle lors d'un match dans lequel un joueur a enregistré au moins 10 unités dans 3 catégories statistiques : points, rebonds, passes décisives, voire interceptions et contres.
Le Français Tony Parker, triple champion de NBA, est actuellement en grande forme. Le meneur de jeu des San Antonio Spurs a été le grand artisan du succès de la franchise texane à Houston (134-126 a.p.), lundi 10 décembre, réalisant à l’occasion de son 978e match sur le circuit américain le premier "triple-double" de sa carrière avec 27 points, 12 rebonds et 12 passes décisives.
Une performance de choix pour "TP" qui enchaîne les matchs de très haut niveau depuis le début de la saison. La victoire acquise face à Houston permet ainsi aux Spurs de dominer la conférence Ouest de la NBA avec 18 victoires pour quatre défaites. TP est donc dans le bon tempo pour disputer en février prochain le 5e All-Star Game de sa carrière !
Joint par FRANCE 24, le passionné et passionnant Armel Le Bescon, auteur de l'ouvrage "Tony Parker, né pour gagner" (Éditions Jacob-Duvernet) revient sur le début de saison tonitruant du Français.
FRANCE 24 : Comment jugez-vous le début de saison de Tony Parker ?
Armel Le Bescon : Il réalise un début de saison absolument fabuleux, un début de saison de All-Star ! Il joue un basket de rêve. Il est "on fire" chaque soir. Il mène bien le jeu de son équipe. Les Spurs sont bien équilibrés. C’est lui qui donne le tempo, qui met le feu. Au niveau offensif, TP a trouvé quelque chose qui lui convient nettement mieux que les années précédentes. Il joue actuellement en total confiance. Il a un impact énorme sur son équipe.
Justement, pour vous, c’est sûr : Parker participera au All-Star Game...
A. L.B. : Normalement, il n’y a pas de soucis. En février, il doit aller à Houston. Avec Chris Paul, il fait parti des meilleurs meneurs, même s’il y a effectivement aussi Russell Westbrook.
En ce moment, Parker est à 51,3 % de réussite au shoot. C’est excellent. Pour un arrière, c’est très difficile d’être au dessus des 50 %. Quand il a été présent au All-Star Game (2006, 2007, 2009, 2012), il avait ce type de pourcentage.
Vous qui le connaissez bien, comment jugez-vous son évolution depuis ses débuts en NBA ?
A. L.B. : Je l’ai vu débuter en NBA en 2001, lors de son premier match contre Orlando. Il est mis alors dans le 5 majeur. C’était un truc de fou à l’époque. Mais ce n’est pas surprenant. Sa progression fulgurante est dûe à sa mentalité. C’est un garçon qui ne lâche rien et qui ne lâchera jamais rien. Il possède un esprit de combat que l’on ne retrouve par exemple pas chez un joueur français. C’est pareil pour l’ambition. TP a toujours voulu aller dans une bonne équipe NBA.
Congratulations to my boy @tp9networkfor his first triple double. twitter.com/theborisdiaw/s…
— boris diaw (@theborisdiaw) Décembre 11, 2012Ce qui est remarquable, c’est le transfert de responsabilités qui a eu lieu au sein des Spurs entre Tim Duncan et Tony Parker qui ont déjà disputé ensemble 781 matchs en NBA ! Dorénavant, les Spurs, c’est l’équipe de Tony Parker. C’est lui qui discute, qui met les choses en place. C’est lui qui fait le relais avec le coach Gregg Popovic. C’est son équipe désormais. C’est lui le boss !
À l’aube de cette saison, Parker disait viser le titre. Est-ce envisageable, selon vous ?
A. L.B. : Complètement ! C’est dans la logique des choses. Les Spurs sont armés pour le titre. C’est une armada avec des joueurs très complémentaires, une équipe très équilibrée dans laquelle Tony joue le plus. Avec les Los Angeles Clippers, les Spurs sont l’équipe la plus complète.
Quelle est l’image de Tony Parker aux États-Unis ?
A. L.B. : Il est perçu comme un vrai All-Star. Il a gagné le respect, mais il est allé le chercher. Quand on est un joueur étranger, c’est nettement plus difficile de s’imposer. D’autant plus quand tu viens d’un "petit" pays comme la France...
Parker, c’est quand même trois titres de champion NBA, quatre participations au All-Star Game, un titre de MVP des finales en 2007 et le patron des San Antonio Spurs, une équipe en tête de la conférence Ouest !
Pourtant, en France, son image semble moins rayonnante comme le montre, notamment, le dernier classement des sportifs préférés des Français dans lequel il apparait à la 41e place seulement !
A. L.B. : J’ai deux explications : tout d’abord, les Français sont complètement ignares de la culture américaine et beaucoup de médias français sont responsables de cela. Le livre que j’ai écrit servait justement à remettre Tony Parker à sa juste place. Deuxièmement, la France a une profonde aversion pour les États-Unis, que ce soit au niveau de la politique, du sport, du cinéma…
Ce qui se trouve en dehors des frontières françaises n’intéresse pas. Mais ça, c’est la faute des médias. Les gens ont une méconnaissance totale de ce que Tony Parker a réalisé, de la valeur de ce qu’il a fait. TP apporte du plaisir. Il a un talent extraordinaire et le jour où il va nous quitter [après les JO de Rio en 2016, NDLR], je pense que cela fera très mal.