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"Mozart l'Égyptien" au Châtelet pour une représentation exceptionnelle le 10 décembre

Un concert exceptionnel de "Mozart l'Égyptien", une œuvre inclassable mêlant musique orientale et partition classique du génial compositeur autrichien, aura lieu le 10 décembre au théâtre du Châtelet, à Paris.

"Mozart l'Egyptien", oeuvre inclassable qui marie la musique orientale et les airs classiques du grand Amadeus, est donné pour la cinquième fois seulement depuis sa création il y a 15 ans, le 10 décembre au Théâtre du Châtelet à Paris.

"C'est très compliqué à monter", a expliqué à l'AFP son créateur Hugues de Courson, venu de Kuala Lumpur pour les répétitions.

Si l'oeuvre a été si peu jouée, en dépit du succès phénoménal du disque (près d'un milllion d'exemplaires vendus), c'est qu'il faut réunir à la fois un orchestre entier et des musiciens familiers de la musique orientale classique, arabo-andalouse et populaire.

Les uns jouent de mémoire et improvisent constamment, les autres se repèrent à leur partition: le dialogue nécessite de nombreuses répétitions et coûte cher !

"C'est une sacrée prise de risque", souligne-t-il. L'initiative de ce concert exceptionnel revient à l'Orchestre de chambre de Paris, ici dirigé par Patrick Souillot, et à la productrice Jeanine Roze.

Douze instrumentistes de musique traditionnelle arabe joueront de concert avec l'orchestre classique parisien. "Plus passionnant encore que la musique, c'est la rencontre humaine qui est extraordinaire", raconte Hugues de Courson.

Trois chanteuses, la soprano colorature Amira Selim, Omnia Samir pour le chant arabe classique et Hoda pour le chant populaire égyptien, et un chanteur soufi seront au Châtelet pour l'occasion, sans compter les percussions égyptiennes (darbouka, rek, dof ...) et l'indispensable oud (Ihab Radwan, également conseiller artistique).

Touche à tout

Hugues de Courson, un "touche à tout" selon ses propres mots, est autodidacte en musique. "Si j'avais été un puriste, j'aurais mis 40 ans à le faire ou je ne l'aurais jamais fait", lance-t-il à propos de ce projet.

Après avoir fondé le groupe folk Malicorne avec Gabriel Yacoub en 1973, il se lance dans une série de voyages, dont un séjour de deux ans au Caire. Il crée en 1994 "Lambarena: Bach to Africa" dans lequel il marie la musique de Bach aux rythmes africains, puis "Mozart l'Egyptien".

Une première version sort en 1998, qui juxtapose les oeuvres de Mozart et les musiques orientales, avec l'aide de Nasredine Dalil et Ahmed al Maghreby.

Mais Hugues de Courson ne s'en tient pas là et sort en 2005 une version "beaucoup plus audacieuse", où les deux genres musicaux s'entremêlent étroitement.

"Je me suis enhardi", sourit-il. Curieusement, les critiques négatives sont peu nombreuses ("certains disent que j'assassine Mozart, mais ils sont rares") et le succès énorme.

Des dizaines de films ont utilisé "Mozart l'Egyptien" pour leur musique depuis. Mais l'oeuvre a été jouée en tout et pour tout quatre fois, au Festival de Saint-Denis, à celui de Marseille, à Djeddah et à Essaouira au Maroc.

AFP

Tags: Musique, Culture,