Lakhdar Brahimi, nouvel émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, doit se rendre jeudi 13 septembre en Syrie, où il doit s’entretenir avec le président syrien Bachar al-Assad, a fait savoir le délégué irakien de la Ligue arabe, Qaïs al-Azzawi. C’est la première fois, depuis sa prise de fonction le 1er septembre dernier, que l’Algérien, successeur de Kofi Annan au poste de médiateur international avec la Syrie, se rend dans ce pays, en proie à une violente révolte depuis mars 2011.

À Damas, l'émissaire international devrait également s’entretenir avec "des responsables syriens et des représentants de l'opposition pour commencer sa mission", a poursuivi le diplomate irakien, avant d’ajouter : "certains États arabes ont demandé de fixer un délai pour cette mission, une proposition rejetée par l'Irak [...] qui cherche un règlement pacifique à la crise syrienne vu qu'elle a un impact sur la situation intérieure irakienne". Cette stratégie a reçu l’aval des délégués des autres pays arabes.

"Une mission difficile"

Lakhdar Brahimi a été désigné le 12 août pour succéder à l’ancien patron de l’ONU, le Ghanéen Kofi Annan. Il officiellement pris ses fonctions au début du mois de septembre. Lundi 11 septembre, alors qu’il était au Caire pour la première de sa mission, il avait jugé sa mission "extrêmement difficile". En Égypte, M. Brahimi s'est entretenu avec des représentants de l’opposition syrienne, des militants et des intellectuels syriens. Par ailleurs, l’émissaire a rencontré mercredi le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi, et le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, Hamad ben Jassem, qui dirige le comité ministériel arabe sur la Syrie.

Dans le pays, les violences se poursuivent. À Alep, quatre quartiers rebelles sont ciblés par des bombardements et les environs de l’aéroport, qui reste ouvert, sont le théâtre d’affrontements intenses. À Idleb, dans le nord-ouest du pays, une vingtaine de soldats ont été tués dans une attaque à la voiture piégée contre une base de l’armée régulière. "[Les rebelles] ont ensuite attaqué avec leurs armes automatiques cette même position où se trouvaient entre 70 et 100 soldats. La position militaire a été entièrement détruite, alors qu'une vingtaine de soldats ont pu fuir", a fait savoir l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.

Dans la capitale Damas, le quartier Hajar al-Aswad a été mitraillé par les hélicoptères de l'armée. Deux autres quartiers, Tadamoun et Qadam ont été bombardés mercredi. Dans la province de Damas, à Deraa, dans le sud, et à Homs, dans le centre, plusieurs maisons sont détruites dans des bombardements. Boukamal, dans l’est, est par ailleurs la cible de raids aériens.

FRANCE 24 avec dépêches