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Hassan Cheikh Mohamoud a été élu lundi président de la Somalie avec une majorité écrasante au deuxième tour face au président sortant. Le pays est pratiquement privé de gouvernement depuis le début de la guerre civile en 1991.

REUTERS - Les parlementaires somaliens ont élu lundi à une écrasante majorité chef de l'Etat Hassan Sheikh Mohamud, un nouveau venu en politique, lors d'un scrutin présidentiel présenté comme le point d'orgue du retour à la normale après vingt ans de violences.

Cette élection a été saluée par des explosions de joie dans les rues de la capitale, Mogadiscio.

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"On dit que Hassan Sheikh Mohamud est proche du parti islamiste"
Le modéré Hassan Cheikh Mohamoud élu président

Le nouveau président, considéré comme un modéré, a été élu au deuxième tour de scrutin. Deux des quatre candidats qui s'étaient qualifiés pour ce deuxième tour se sont retirés, laissant seuls face à face le président sortant Sheikh Sharif Ahmed et Hassan Sheikh Mohamud.

La main droite sur le Coran, le nouveau chef de l'Etat a prêté serment quelques minutes seulement après son élection.

Deux douzaines de candidats étaient en lice. Le vote a eu lieu à bulletins secrets à l'école de police de Mogadiscio.

Il s'est déroulé en présence de diplomates étrangers et de la télévision, qui l'a retransmis en direct dans un souci de transparence.

Le Premier ministre sortant Abdiweli Mohamed Ali, qui a retiré sa candidature au second tour, a pesé de tout son poids pour que Mohamud soit élu. "La Somalie a voté pour le changement", a-t-il dit à Reuters.

Le président sortant a admis sa défaite. Pour les spécialistes de la région, il paie son incapacité à écraser l'insurrection islamiste et à améliorer le niveau de vie des
habitants.

Corruption

La Somalie est pratiquement privée de gouvernement depuis le début de la guerre civile en 1991 et cette élection présidentielle était l'aboutissement de l'accord de transition conclu le 17 février sous l'égide des Nations unies.

Ce scrutin sans précédent depuis plusieurs décennies n'aurait pas été possible sans l'appui de l'Union africaine, du Kenya et de l'Ethiopie, qui ont peu à peu chassé les islamistes d'Al Chabaab. Aujourd'hui, beaucoup de déplacés et de réfugiés jugent la situation suffisamment stable pour rentrer chez eux et entamer la reconstruction.

La reprise en main de l'administration ne se fait toutefois pas sans difficultés car les soupçons de corruption restent vifs.

Entre 2009 et 2010, sur dix dollars alloués au gouvernement fédéral de transition, sept n'ont jamais été versés dans les caisses de l'Etat, selon les conclusions rendues en juillet par une commission des Nations unies.

La capitale somalienne est en pleine reconstruction après avoir été traversée par des lignes de front pendant des années. En août 2011, les rebelles d'Al Chabaab ont dû s'en retirer sous le feu de l'armée et de l'Amisom, la force de l'Union africaine.

Bien que les troupes étrangères continuent à gagner du terrain hors de Mogadiscio, notamment dans le sud et le centre du pays, l'autorité du gouvernement central ne s'étend guère au-delà de la capitale.