Kweku Adoboli, le trader accusé d'avoir fait perdre 1,8 milliard d'euros à la banque suisse UBS entre 2008 et 2011, comparaît à partir de ce lundi devant la justice britannique. Il est poursuivi pour "fraudes comptables" et "abus de position".
AFP - Le procès de Kweku Adoboli, trader d'UBS jugé pour une fraude ayant coûté 2,3 milliards de dollars (environ 1,8 md EUR) à la banque suisse, entre 2008 et 2011, s'ouvre lundi matin à Londres, une affaire qui rappelle celle du trader français de la Société Générale Jérôme Kerviel.
Le trader d'origine ghanéenne âgé de 32 ans est poursuivi pour "abus de position" et "fraudes comptables". Les faits se sont déroulés de 2008 à 2011. Il avait été arrêté en pleine nuit le 15 septembre 2011 dans son bureau de la City, et a passé neuf mois en prison avant d'être libéré sous caution en juin, surveillé en permanence par un bracelet électronique.
Il plaide non coupable et risque jusqu'à 10 ans de prison. UBS ne participe pas au procès.
Fils d'un ancien fonctionnaire des Nations unies à la retraite, Kweku Adoboli est diplômé d'informatique de l'université de Nottingham (centre de l'Angleterre). Il était entré en 2006 au sein de la banque suisse où il travaillait au département des ETF ("Exchange Traded Funds"), des produits financiers complexes adossés à l'évolution d'un indice boursier.
Quelques jours avant son arrestation, le trader avait écrit "J'ai besoin d'un miracle" sur sa page Facebook alors que ses positions avaient atteint, selon la presse, le chiffre faramineux de 10 milliards de dollars avant d'être débouclées.
Cette affaire rappelle beaucoup celle de Jérôme Kerviel, qui avait fait perdre 4,9 milliards d'euros à la banque français Société Générale en 2008 avec des transactions non autorisées.
Condamné en première instance, en 2010, à trois ans de prison ferme et deux avec sursis et à rembourser le montant de la perte astronomique à la Société Générale, Jérôme Kerviel attend le verdict de son procès en appel le 24 octobre.
L'affaire Adoboli a conduit à la démission du directeur général d'UBS, Oswald Grübel, et des responsables de la division à l'origine de l'incident.
Dans un mémo publié la semaine dernière, le nouveau directeur général d'UBS, Sergio Ermotti, a argué que la banque avait pris le problème à bras le corps et fait des "progrès" en matière de renforcement des contrôles. Tout en reconnaissant que le procès serait "inconfortable" pour UBS.