
Le gardien burkinabè Hervé Koffi s'épanouit enfin à Angers. © Jean-Christophe Verhaegen, AFP
Performant avec les Étalons du Burkina Faso mais trop souvent décevant en club, Hervé Koffi reprend au SCO d'Angers le cours d'une carrière qui s'était soudainement mise à patiner depuis son arrivée en Ligue 1. À 29 ans, il prouve enfin qu'il n'y a pas que sur les pelouses africaines qu'il a l'étoffe d'un titulaire. Le tout à quelques semaines de la CAN 2025 où les Burkinabès seront ambitieux.
Fils d'un international burkinabè
Fils d'un milieu de terrain international burkinabé à la fin des années 1990, Hyacinthe Koffi, c'est dans les buts que le petit Hervé Koffi se distingue, au point d'être surnommé "Mandanda" par un de ses entraîneurs. Sans avoir immédiatement la référence...
"Beaucoup de personnes ne savaient pas qui c'était. À l'époque, en Afrique (...), tout le monde n'avait pas accès à internet ni aux matches", avait-il confié au site internet du club fin août. "J'ai découvert qu'il jouait à Marseille (...), j'ai commencé à regarder ses matches, ses vidéos, et ça m'a encore plus inspiré à vouloir faire comme lui et lui ressembler".
Passé ensuite par l'Asec Mimosas en Côte d'Ivoire, il débarque à Lille dans le sillage de la CAN 2017, où il avait emmené le Burkina Faso à une belle 3e place. Mais il n'y aura jamais sa chance. Il est alors prêté au Portugal puis en Belgique, où Charleroi le recrute définitivement en 2021.
Frustré à Lens
Il pense faire son entrée dans le "Big 5" européen à l'été 2024 quand Lens l'achète pour anticiper un possible départ de Brice Samba.
Et quand le gardien international français signe à Rennes l'hiver suivant, Koffi croit son heure enfin arrivée. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Lens perd cinq fois lors de ses six titularisations entre décembre et février, et gagne les deux fois où l'international australien Mathew Ryan, arrivé en fin de mercato hivernal, joue.

Si Koffi avait affronté deux fois le Paris SG, Nice et Strasbourg, là où Ryan avait joué des mal classés Angers et Montpellier, il finit tout de même l'exercice en simple spectateur.
"Quand on sort de plusieurs saisons en tant que titulaire, et qu'on devient gardien numéro 2, ça amène de la frustration", avait-il reconnu lors de sa présentation mi-juillet.
Gardien ayant effectué le plus de parades
Mais quand Angers lui a tendu la main cet été, il a su la saisir.
Gardien explosif sur sa ligne et bon dans les sorties aériennes, il a arrêté 74,4 % des tirs cadrés subis, ce qui le place au 3e rang des gardiens ayant joué les sept premières journées du championnat. Avec 32 parades, il affiche le meilleur total en L1, selon les chiffres d'Opta.
Malheureusement, il est aussi le gardien qui subit le plus de tirs cadrés (43). Il n'a ainsi pu empêcher trois défaites de rang à Lyon (1-0), Brest (2-0) et surtout Strasbourg (5-0), avant la trêve, où une relance au pied ratée de sa part a amené l'ouverture du score, même si, avec 7 arrêts sur ce match, il a longtemps maintenu son équipe à flot. Désormais relégable (17e), Angers n'en est pas moins conquis par son nouveau portier.
"Hervé est surprenant parce qu'il est réservé dans la vie de tous les jours. Et puis, sur le terrain, il pétille, il communique sa joie de vivre, de jouer", avait expliqué l'entraîneur Alexandre Dujeux après la victoire (1-0) contre le Paris FC, toujours la seule à ce jour.

Objectif dernier carré à la CAN pour le Burkina Faso
S'il devra se remettre rapidement de l'échec du Burkina Faso dans les éliminatoires pour le Mondial 2026, privé de sa place en barrage comme l'un des meilleurs deuxièmes en raison d'un point de règlement lié au forfait de l'Érythrée, il aura tout de même l'ambition d'essayer de faire aussi bien qu'en 2017 et 2022 à la CAN, où les Étalons avaient atteint le dernier carré.
Durant cette compétition programmée au Maroc du 21 décembre au 18 janvier prochains, son absence comme dernier rempart des Noir et Blanc risque de se faire cruellement sentir.
Avec AFP