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Depuis Berlin où il a rencontré la chancelière allemande, Angela Merkel, le Premier ministre grec, Antonis Samaras, s'est dit déterminé à mener les réformes exigées par ses créanciers, moyennant du temps. Son pays est en récession depuis cinq ans.

REUTERS - Angela Merkel a déclaré vendredi qu'elle et le président français François Hollande étaient convaincus qu'aucune décision sur l'aide à la Grèce ne devait être prise avant que la "troïka" des créanciers internationaux n'ait rendu son rapport.

"La Grèce peut compter sur l'Allemagne pour ne pas rendre un jugement prématuré mais (au contraire) attendre d'avoir des éléments concrets, en l'occurence le rapport de la troïka", a dit la chancelière allemande, lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre grec Antonis Samaras à l'issue de leur entretien à Berlin.

Angela Merkel a ajouté qu'elle partageait avec le président français, qu'elle a reçu jeudi soir à Berlin, le souhait de voir la Grèce rester dans la zone euro, mais à condition que celle-ci tienne ses engagements de réformes.

"Nous voulons que la Grèce reste dans la zone euro", a-t-elle assuré.

Selon l'agence Market News International, qui cite des sources européennes haut placées, le ministère allemand des Finances se pencherait pourtant sérieusement sur un plan qui viserait à exiger de la Grèce qu'elle sorte temporairement de la zone euro, le temps de remettre de l'ordre dans ses finances publiques.

L'euro a touché un plus bas de séance par rapport au billet vert après ces informations, tombant à 1,2481 dollar, avant de se rétablir un peu autour de 1,2500.

Samaras veut "respirer"

Antonis Samaras, qui s'entretiendra samedi avec François Hollande à Paris, a déclaré de son côté qu'il ne demandait pas davantage d'aide, mais du temps pour respirer, alors que la Grèce est en récession depuis cinq ans.

"La Grèce va tenir ses engagements et remplir ses obligations. En réalité, c'est déjà ce qui se produit", a assuré le Premier ministre conservateur, nommé en juin à l'issue de deux élections législatives.

"Je veux envoyer trois messages. Un, nous allons obtenir des résultats. Deux, nous sommes en train de combler deux déficits en même temps: un déficit budgétaire et un déficit de confiance dans le pays. Trois, la croissance économique est d'une importance cruciale pour nous permettre de remplir nos obligations."

Antonis Samaras s'est dit certain que le rapport de la troïka illustrerait le fait que le nouveau gouvernement de coalition grec était déterminé à mener les réformes exigées par ses créanciers en contrepartie du deuxième plan de sauvetage octroyé en mars.

"Nous ne demandons pas plus d'argent. Nous demandons des temps de respiration dans cette plongée que nous entreprenons", a-t-il insisté.

Le rapport de la troïka - Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international - est attendu mi-septembre. Les créanciers d'Athènes devront ensuite décider s'ils débloquent la nouvelle tranche d'aide prévue en octobre, et s'ils accordent davantage de temps à la Grèce pour mener les réformes.