Poursuivies pour avoir chanté une "prière punk" anti-Poutine dans une église de Moscou en février dernier, les trois jeunes femmes qui composent le groupe Pussy Riot connaîtront leur sort ce vendredi. Trois ans de camp ont été requis à leur encontre.
AFP - Les trois jeunes femmes du groupe de punk rock russe Pussy Riot, contre lesquelles le parquet de Moscou a requis trois ans de camp pour une "prière" anti-Poutine dans une cathédrale, connaîtront leur jugement vendredi, journée mondiale de soutien pour leur libération.
A 11H00 GMT, la présidente du tribunal Khamovnitcheski de Moscou doit entamer la lecture du jugement de Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, qui comparaissent depuis fin juillet et sont en détention provisoire depuis cinq mois.
Les prévenues doivent répondre de "hooliganisme" et d'"incitation à la haine religieuse" pour avoir chanté le 21 février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une "prière punk" dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir.
Le procureur a requis trois ans de camp contre chacune d'elle, expliquant avoir tenu compte de leur casier judiciaire vierge et du fait que deux des femmes avaient des enfants en bas âge. La peine maximale est sept ans de camp.
Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe et l'une des femmes a comparé ce procès à celui des "troïkas de l'époque de Staline", en allusion aux groupes de trois personnes (troïka) qui du temps de la terreur stalinienne condamnait à des années de camp ou même à mort de manière arbitraire et expéditive.
Alors que l'affaire a profondément divisé la société russe, la juge chargée du procès, Marina Syrova, a été placée jeudi sous protection de l'Etat à la suite de menaces qui émaneraient de partisans du groupe.
Les trois femmes ont reçu de nombreuses marques de soutien international, notamment de la part de députés allemands, de la chanteuse américaine Madonna, de l'artiste d'avant-garde Yoko Ono, veuve de John Lennon, ou encore de l'ex-Beatles Paul McCartney.
Une journée mondiale de soutien aux Pussy Riot a d'ailleurs lieu vendredi, avec des actions dans de nombreuses capitales dont Paris, Londres, Varsovie ou encore New York.